Le prénom de Lakhdhar fait partie de la nomenclature traditionnelle algérienne. Ce prénom qui provient de l'arabe, al akhdhar signifie “le verdoyant, le prospère'', du verbe khadhara “être vert, être verdoyant'' et, par extension, “être prospère, avoir la vie longue et heureuse''. Ce prénom a un féminin : Khadhra, qui a le même sens mais aussi, en arabe classique, celui de “pigeon domestique'' et, employé absolument avec l'article, il a le sens de “ciel''. Lakhdhar a deux diminutifs : al Khidhar et, employé en Kabylie, al Khudhir. Tous ces prénoms se rapportent à un personnage coranique, désigné sous l'expression Serviteur de Dieu, et que la tradition musulmane nomme al-Khîdr. Il sert de guide à Moïse dans sa recherche de la vérité. Moïse était avec son valet, en compagnie duquel il avait atteint le confluent des deux mers (majma‘ al-bah'rayn), quand il l'a rencontré. Moïse dit : “Puis-je te suivre, si tu m'enseignes de ce que tu as appris comme rectitude ?” Il dit : “Tu ne pourras pas te montrer patient avec moi ! Et comment te montreras-tu patient devant ce que tu n'embrasses pas par la connaissance ?'' Moïse dit : “Tu me trouveras, si Dieu veut, patient. Je ne désobéirai à aucun de tes ordres.'' Il dit : “Si tu me suis, ne m'interroge sur rien jusqu'à ce que je t'en fasse mention.'' (s. 18, La Caverne, v. 66-70). Ils vont de compagnie. Ils montent dans un bateau, l'homme dans lequel l'homme fait une brèche. Ils rencontrent un jeune garçon, l'homme le tue. Ils entrent dans un village et, en dépit du fait qu'on leur ait refusé l'hospitalité, l'homme redresse un mur sur le point de s'écrouler. Moïse, à chaque fois, s'étonne et s'interroge sur le comportement de son compagnon, à la dernière remarque, l'homme décide de se séparer de lui. Mais auparavant, il lui explique la signification de ses actes étranges : “Pour ce qui est du bateau, il appartenait à de gens pauvres qui travaillaient en mer, si je l'ai détérioré, c'est parce qu'il y a un roi qui s'empare de force des bateaux (en bon état). Pour ce qui est du jeune garçon, ses parents sont des croyants, nous redoutions qu'ils ne les force à la rébellion et à l'impiété. Nous avons voulu que leur Seigneur leur donne, à sa place, un autre, plus pur et plus doux. Pour ce qui est du mur, il appartenait à deux jeunes garçons orphelins. Il y a au-dessous un trésor qui leur appartient. Leur père était un homme vertueux. Ton Seigneur a voulu qu'ils atteignent leur majorité et qu'ils extraient eux-mêmes leur trésor, par une bonté de ton Seigneur. Je n'ai pas tout cela de ma propre volonté. Voilà l'interprétation (des faits) que tu n'as pas eu la patience d'endurer !” (dem, v. 82). signalons que le personnage de Khidhr joue un rôle important dans la mystique musulmane (soufisme) où il représente le guide vers la connaissance suprême. M. A. Haddadou [email protected])