Liberté : Docteur, vous avez animé presque toutes les journées de sensibilisations depuis le lancement de la caravane El-Amel. Comment évaluez-vous le travail fait jusque-là ? Dr Benoumechiara : Cette campagne ne peut être que positive, car elle nous a permis un contact direct avec les femmes pour parler de la pathologie, casser les tabous, et préciser l'importance du diagnostic précoce du cancer du sein. Plus on dépiste tôt, plus on guérit nos patientes avec un traitement moins lourd et moins couteux, et le plus souvent conservateur, et surtout avec un taux de guérison pouvant atteindre les 100%. Vous n'êtes certainement pas sans savoir que la prise en charge des personnes atteintes de cancer bute encore sur des problèmes, notamment le manque d'appareils de radiothérapie et les ruptures cycliques de médicaments. Devant cette situation, ne pensez-vous pas qu'il serait peut-être inutile de dépister davantage de nouveaux cas ? Certainement pas, car le dépistage précoce du cancer du sein nous permet de sauver des vies. Dans tous les cas, si les patientes ne sont pas dépistées à un stade précoce, elles finiront quand même par venir au niveau des centres de traitement, malheureusement à un stade avancé où la prise en charge devient si lourde et coûteuse, avec un pronostic vital souvent sombre. F. A.