Vingt-six participants, des œuvres plastiques diverses et un programme culturel composé de tables rondes et de concerts de musique se tiendra en marge de cette manifestation culturelle. Inaugurée samedi dernier au Musée national d'art moderne et contemporain (Mama), la 3e édition du Festival international d'art contemporain est placée sous le signe : “le Retour”. Un retour qui ne signifie pas pour autant “la réminiscence ou le regard vers des choses passées”. C'est en revanche revenir sur les traces de ce qui est “occulté, oublié, relégué par les effets des vicissitudes de l'économie, du politique ou de l'histoire”. Comme mentionné dans le catalogue, le Fiac 2011 est une “réorientation, réactivation d'expériences et de volontés”. C'est une interaction allant vers le présent ou vers le passé, sinon les deux en même temps, élargissant son champ d'action en direction “d'espaces connus où la possibilité de refaire reste ouverte dans un processus de réappropriation permanent”. Vingt-six plasticiens venus d'horizons divers prennent part à cette manifestation culturelle qui s'étalera jusqu'au 3 février 2012, organisée sous l'égide du ministère de la Culture, dont le commissaire général est M. Djehiche et le commissaire d'exposition, Mme Lagoune. Parmi les participants Sadi Al-Farji (Irak), Alice Anderson (Grande-Bretagne), Halida Atef Boughiet (Algérie), Cheikhou Ba (Sénégal), Mona Hatoum (Grande-Bretagne-Palestine), Bouchra Khalil (Maroc), Aïcha Filali (Tunisie), Claudia Casarino (Paraguay), Jeon-A Koo (Corée), Andrey Kuzkin (Russie), Imran Channa (Pakistan)… Une thématique commune, des styles divers Les artistes présents exposent des œuvres plastiques diversifiées de par la thématique et la conceptualisation artistique. Des styles sont confrontés, mais qui ont un dénominateur commun, à savoir l'art dans sa vision la plus large : philosophique, culturelle, sociale… Le regard se perd, voire se noie dans cet profusion artistique. Une sensation d'étouffement, puis d'extériorisation face à certaines œuvres. Chacune d'elles interpelle. Diversifiées dans la conceptualisation et la concrétisation, il n'en demeure pas moins qu'elles se rejoignent par une certaine thématique, avec, évidemment, un certain décalage : la vie ou plus particulièrement le trajet de la vie qui est jalonné “de crises qui génèrent un retour des choses”. Ces dernières appartiennent certes au passé, mais très présentes, car étant la source génératrice d'idées, de créativité. Elles permettent la réappropriation des trésors de l'humanité. Par ailleurs, sur le plan technique et exécution, les artistes surprennent par la qualité de leur travail d'une part et de leur créativité d'autre part. Tous racontent le drame humain selon l'appartenance géographique. Selon la sensibilité et la fibre artistiques. Driss Ouadahi, un Algérien installé à Dusseldorf, dans sa toile No return, aborde le phénomène qui n'est plus exclusif à l'Algérie : les harraga (émigration clandestine). Une toile représentant une mer à l'aube. Un grillage bloque toute tentative d'évasion, sauf qu'il est coupé par endroits, signe d'une volonté de partir tenace. Mona Hatoum, cette artiste anglo-palestinienne, dans un autre registre, revisite le monde avec son tapis Baluchi (Red and blue) de laine, un concept très innovateur… De son côté, la Tunisienne Aïcha Filali, dans Percées, une photo montage imprimée sur tissu, évoque le social de son pays, et ce, dans ses multiples prolongements… En effet, chaque œuvre exposée – installation, toile, collage, photo, installation vidéo, dessin sur le mur… – est une tranche de vie du quotidien qui entoure l'artiste. Conférences-débats, concerts de musique Le 3e Fiac, ce n'est pas uniquement une exposition. C'est également une diversité culturelle avec des tables rondes auxquelles prendront part des commissaires d'exposition et critiques d'art internationaux, ainsi qu'un cycle de trois concerts de musique (en partenariat avec Ecume Marseille), intitulé “Figures sonores” se déroulera au Mama. Le premier aura lieu samedi 10 décembre 2011, à 18h. Ce rendez-vous a été initié dans le but de mettre à l'honneur le répertoire musical du XXe siècle et d'en démontrer son évolution jusqu'à nos jours. Amine IDJER