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Un 3e Fiac, impair et manque !!!
Publié dans La Nouvelle République le 13 - 12 - 2011

Il est désormais écrit que l'art contemporain arrive à se frayer un chemin bien senti pour abreuver un public sans cesse en demande. C'est ainsi que la «capitale» algérienne de l'art à travers le MaMa arrive vaille que vaille à accueillir régulièrement des évènements qui, même s'ils sont en dents de scie, parviennent à réunir du monde sur des cimaises modernes.
Cette fois-ci, rendez-vous est pris au MaMa à partir du 3 décembre pour une grand-messe aux couleurs multiples. Le 3e Festival d'art contemporain (FIAC) a pris ses aises dans les blanches arcatures de l'architecte Faïd avec, en prime, une exposition qui regroupe quelques jeunes talents d'assez bonne facture venus d'Irak, de Grande-Bretagne, d'Italie, du Sénégal, d'Algérie, de Tunisie, du Mali, du Paraguay et aussi du Pakistan, d'Allemagne, du Liban, de Palestine, de Corée, de Roumanie et du Cameroun. Le FIAC est devenu institutionnel, il est ancré dans cette instance devenue légitimatrice qu'est le MaMa depuis la première édition en novembre 2009 avec, pour mission, de faire la promotion et de se poser des questionnements autour de ce médium esthétique devenu primordial. C'est aussi l'assurance de présenter au public des créations issues d'Europe, d'Amérique, du Moyen-Orient, d'Asie et d'Afrique. Pour le MaMa et en l'occurrence la commissaire d'exposition, le professeur Nadira Aklouche Laggoune, «il s'agit de promouvoir et de diffuser les œuvres d'artistes internationaux et locaux, confronter les styles, les époques et les groupes, mais également donner de la visibilité et aider à l'émergence de talents locaux et internationaux». Cette troisième édition est placée sous le thème du «Retour» dans l'éventail des sens philosophique, social, culturel et bien évidemment artistique. La commissaire de l'exposition Nadira Laggoune tente de faire l'actualité du paradoxe en ces périodes de tendances «Revival» (retour aux sources des années 1960, 1970, 1980). Mais il est clair que cette notion de retour reste juste le prétexte d'une rencontre avec ces artistes émergents dont quelques-uns sont cotés dans les marchés artistiques de Londres ou de New-York pour ne citer que Mona Hatoum, une Libano-Anglaise, et d'autres issus du substrat local de la nouvelle création. Mais une question s'impose en voyant la vingtaine d'artistes exposés d'une manière très conventionnelle et répartis sur des cimaises qui paraissent trop grandes : ce 3e FIAC aurait gagné en qualité si les artistes eux-mêmes avaient plusieurs œuvres, quitte à augmenter les frais de déplacements et d'assurances ou faire un travail in situ étoffé ou alors ramener plusieurs autres artistes pour faire de ce FIAC non pas un «Fiasco» qui distribue ainsi des œuvres d'une manière éparse dans un espace devenu, par la force des choses, trop grand pour cette modeste initiative qui aurait gagné en moyens, car il faut des moyens pour produire une scénographie bien plus efficace. On connaît le talent de Yahia Abdelmalek pour cette option artistique, mais il a fait avec les moyens qu'on lui a donnés, c'est-à-dire des peccadilles. Le résultat se trouve hélas in vivo et bien des personnes se sont déclarées surprises par les grands vides laissés dans la fosse, par exemple où l'espace aurait gagné en sculptures, installations et créations en trois dimensions qui auraient marqué par leur présence cet évènement. L'exposition A6 réalisée dernièrement a fortement marqué le public, alors que ce FIAC se perd dans l'immensité blanche du MaMa. Etrange état de fait quand on sait que cela a quand même coûté de l'argent même si cela reste insuffisant ; on aurait pu faire mieux. Et cela pose la problématique de la production et de la diffusion artistiques sous nos cieux, qui ne prend pas encore au sérieux cette discipline que l'on appelle le management culturel. Qu'à cela ne tienne, nous continuerons ainsi à faire taire les mauvaises langues pour accompagner une visite guidée qui nous mènera vers la découverte de quelque 26 talents en installations, art vidéo, dessins muraux, photo ou peinture. Le parcours se fait en quelques étapes qui sont soit d'actualité, soit ancrées dans des préoccupations plus transcendantes. L'actualité prégnante, on la voit à travers la plasticienne Aïcha Filali sur un montage photo traitant du printemps tunisien. André Kuzkin revisite le mythe de Sisyphe sur une vidéo en spirale qui tourne en rond sur un fond de béton qui durcit inexorablement. La carte de Zineddine Bessaï redessine les contours d'un monde nouveau, son ironie est réjouissante de fraîcheur. Driss Ouadahi déchire les grillages, traite de cette philosophie de la libération de soi, d'aller vers une liberté, somme toute relative. Atef Berredejem, photos à l'appui, n'hésite pas à se mettre en scène sur des scènes d'une rare cocasserie, effrayantes aussi, par la terrible vérité qu'elles incarnent sur le pouvoir, par exemple. Un peu comme l'installation en papier de Cheikhou Ba, elle laisse aussi de grands questionnements esthétiques et profondément lestés dans l'actualité et les grandes transhumances. Transhumances dessinées sur les murs par le Roumain Dan Perjovschi qui met noir sur blanc quelques notions abstraites ou semi-abstraites sur ces nouvelles frontières, qu'elles soient philosophiques ou géographiques. Le retour sur soi incarné par Inci Eviner, venue de Turquie, laisse pantois par la violence relative de son expression peinte sur la répétition d'un personnage au cœur qui va exploser. On savait les kamikazes violents, cet allant au kamikaze plastique de la Turque reste délicieusement provoquant. Un peu comme cette mappemonde de Mona Hatoum qui se pose en nouvelle orientation esthétique, le noir et le rouge de ce nouveau «nazisme» provoqué par un monde nouveau est surprenant et osé. Tant mieux, l'art contemporain est toujours connu pour ses notes subversives. Le reste de l'exposition de ce 3e FIAC reste à découvrir pour les fanas de nouvelles expressions qui ont laissé place à des tables rondes tenues le 4 décembre dernier en compagnie de Rachida Triki, philosophe et critique d'art, Bartoloméu Mari, commissaire d'exposition, directeur du Musée d'Art Contemporani de Barcelone, Patricia Binder, artiste et commissaire d'exposition, auteur de Universes in Univeres World of Art, Abdellah Kerroum, chercheur, Simon N'jami, écrivain et critique d'art, Gabriela Salgado, à la Tate Modern Galery, Marco Stamenkovic, commissaire d'exposition, et Caroline Hancock, critique d'art indépendante. Les sujets ont tourné sur les biennales et les festivals du Sud avec tous ces enjeux sur les financements, les hégémonies financières et esthétiques, dans un jeu d'échanges inégaux, débats connus et passionnants sur les parrainages occidentaux d'événements du Sud et ces «nouvelles pèches» sur les artistes du Sud transportés brutalement vers un nouvel univers aux eldorados paradoxaux. La mondialisation dans sa splendeur a été évoquée, personne n'est dupe, mais le pouvoir de l'argent reste suprême… Il faut dire qu'en marge de ce 3e FIAC, un programme musical est aussi organisé in situ sur quelques jours en compagnie du MaMa et de l'Association Marseillaise Ecume sur le thème «Figures sonores», respectivement les samedis 10 et 17 décembre 2011, à 18 heures pour la découverte de morceaux de Ravel, Fauré, Chabrier, Millaud, joués à quatre mains par la musicienne Anne-Marie Ghirardelli, en compagnie de Joël Rigal. Pour le concert du samedi 17 décembre, à 18 heures, il sera exécuté par le quatuor d'Aix-en-Provence jouant des œuvres de Sohil Al-Wadi, O. Messiaen, Sophie Baduel, Daniel Paloyan, François Baduel et Olivier Lechardeur. Quant à la journée du samedi 14 janvier 2012, elle donnera lieu, à 16h30, à une conférence d'Albert Castanet sur l'histoire de la musique contemporaine et ce, en collaboration avec la Cité de la musique de Paris, une rencontre qui sera suivie à 18h00 par un récital lyrique pour voix et piano d'Elisabeth Grard et Nathalie Negro. Le tout, avec le soutien des services culturels de l'ambassade de France à Alger. Voilà qui donnera le la à une fin d'année emplie d'images contemporaines. Au public de faire le déplacement pour le meilleur et pas encore pour le pire… Expositions et concerts visibles et à écouter pour le 3e FIAC d'Alger, Musée du MaMa, du 3 décembre 2011 au 3 février 2012, 25, rue Larbi-Ben-M'hidi, Alger, entrée libre

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