Les trois dirigeants de la société privée Algeria Multimédia Business (ABM) voulaient, à travers cette action, marquer les esprits et attirer l'attention de l'opinion publique sur leur cas. Le directeur commercial de cette entreprise a été le premier à interrompre cette grève pour des raisons de santé. Quelques jours après, c'était le tour du directeur général Mohamed Antri-Bouzar et du directeur général adjoint Toufik Sator, également gendre de Chouïeb Oultache, ex-responsable de l'unité aérienne de la Sûreté nationale et auteur présumé de l'assassinat du défunt DGSN, Ali Tounsi. En observant une grève de la faim de plus d'une semaine, les trois prisonniers espéraient, selon leur défense, faire pression sur les autorités judiciaires pour obtenir “un procès équitable”. Il faut savoir que ces derniers ont été jugés en première instance et ont écopé chacun de 6 ans de prison. Le procès en appel est prévu pour dimanche prochain à la cour d'Alger. Par le passé, le collectif des avocats avait récusé la magistrate en charge de cette affaire et l'avait accusée de recel de documents dont le rapport de l'inspection générale de la Sûreté nationale. La défense redoute la réédition du même scénario pour le procès en appel. Les responsables d'ABM sont accusés, à l'instar de plusieurs cadres de la Sûreté nationale, de passation de marché douteux, de dilapidation de deniers publics et de trafic d'influence. L'affaire est liée au motif supposé de l'assassinat de feu le DGSN par l'ex-responsable de l'unité aérienne de la Sûreté nationale. Ce dernier aurait exercé une influence sur la commission d'évaluation technique où il siégeait en tant que président pour donner le marché des onduleurs, imprimantes et d'autres outils informatiques à la société ABM dans laquelle son gendre Sator est actionnaire. Les responsables d'ABM n'ont cessé, pendant toutes les étapes de la procédure judiciaire, de clamer leur innocence, affirmant que les marchés conclus avec la DGSN l'ont été dans le respect de la réglementation. Nissa H.