L'ajournement du procès a été décidé hier de manière consensuelle entre le juge en charge de l'affaire et la défense. En effet, les avocats des accusés ont encore une fois exigé de connaître le contenu du rapport de l'inspection générale de la DGSN, considéré comme pièce maîtresse du dossier. La défense de Toufik Sator, P-DG adjoint d'ABM, a introduit, hier matin, une demande dans ce sens auprès du président de la chambre pénale de la cour d'Alger. Pour sa part, le juge a considéré que ce report était nécessaire pour avoir le temps de convoquer tous les témoins. Durant le procès en première instance, les avocats des inculpés ont réclamé, à plusieurs reprises, ce rapport sans obtenir gain de cause. Ils ont fini par déposer une plainte contre la magistrate chargée du dossier pour recel de document. Les avocats constitués dans cette affaires sont convaincus que le rapport de l'inspection générale les aiderait à défendre mieux leurs mandants, car il établit, disent-ils, clairement que les marchés passés entre les deux parties l'ont été dans le respect de la réglementation en vigueur. Pour rappel, le procès DGSN-ABM, en première instance, s'est achevé après cinq jours d'audience par la condamnation de la plupart des prévenus à une peine oscillant entre 3 et 7 ans de prison ferme. Les peines retenues pour cette affaire sont proches de l'estimation du parquet qui a requis 10 ans de prison pour l'ensemble des accusés. Soit la peine maximale pour ce genre de délits. Les 25 inculpés, dont plus d'une dizaine de fonctionnaires de police, sont accusés de dilapidation de deniers publics, abus de fonction et de pouvoir, faux et usage de faux et passation de deux marchés publics “douteux” portant sur l'achat de 10 300 onduleurs électriques, 300 ordinateurs, 500 micros portables et 9 000 imprimantes de marque Epson. Ces équipements d'une valeur de 100 millions de dinars ont été obtenus par la société ABM en février 2008. Le tribunal de Sidi-M'hamed a tenté de prouver que la passation de ces marchés publics était contraire à la réglementation soupçonnant Oultache ex-chef de l'unité aérienne de la Sûreté nationale d'avoir exercé son influence sur la commission technique des offres où il siégeait en tant que président pour choisir la société privée Algeria Business Multimédia dans laquelle son gendre Sator est actionnaire minoritaire. Reste à savoir si le procès en appel confirmera ou non les peines prononcées en première instance. Nissa Hammadi