Les animateurs du mouvement de redressement et de l'authenticité (MRA) continuent à mener une farouche contestation contre la mouhafadha de Béjaïa du Front de libération nationale (FLN). Au cours d'une conférence de presse, tenue hier, ils ont relayé l'appel exigeant l'organisation d'un congrès extraordinaire du parti. Mais parce que les échéances électorales, prévues en 2012, risquent de survenir avant que le redressement du FLN ne soit opéré, ils n'ont pas exclu de se présenter aux élections sur des listes indépendantes. La raison invoquée : “On va vers la catastrophe. Et le FLN risque d'en pâtir”, a-t-on mis en garde. Avec une telle annonce, le coordinateur du MRA à Béjaïa, M. Ahmed Touafek, reconnaît implicitement que leur entreprise risque de durer plus longtemps que prévu. Et que leur principale revendication visant à “dégager” l'actuel secrétaire général du FLN pour remettre ce dernier sur les rails n'est pas une tâche aisée. Les mêmes conditions ne seraient-elles pas réunies, comme ce fut le cas en 2003 quand M. Belkhadem était lui-même en charge du redressement du FLN ? À l'époque, les redresseurs avaient le soutien franc du président Bouteflika. Le sort du FLN était entre les mains de M. Bouteflika. La différence est sans doute à ce niveau. Cependant, les membres du mouvement de redressement à Béjaïa paraissent convaincus qu'ils sont proches du but. Ils ont affirmé qu'ils continuent à susciter des adhésions. Que plus de 800 y sont structurés, fiches d'adhésion à l'appui. Il s'agit, a-t-on expliqué, de militants FLN, en rupture de ban ou exclus des rangs du parti, d'anciens élus ou en exercice à l'instar de deux ou trois présidents d'APC, de vice-présidents et même d'un sénateur. Le coordinateur du MRA à Béjaïa a affirmé que 37 militants d'un parti de l'Alliance présidentielle ont adhéré avec armes et bagages au mouvement de redressement. Il en a profité d'ailleurs pour contester les déclarations faites récemment à la presse par la mouhafadha du FLN à Béjaïa. “Je conteste les chiffres faisant état de nouvelles adhésions au FLN de militants de partis de l'Alliance ou de l'opposition. Cela tombe sous le sens, c'est une mouhafadha fermée”, a rétorqué M. Touafek. À ceux “qui ont prétendu que le mouvement de redressement n'existe pas à Béjaïa”, le coordinateur du MRA répond en annonçant la tenue, dans les prochaines semaines, d'un colloque régional. Le conférencier a indiqué, en outre, que la kasma d'Akbou, qui compte quelque 130 militants, a été installée. Deux autres seront installées incessamment à Tazmalt et au chef-lieu de wilaya. M. Ouyougoute