Un nouveau découpage pour répondre officiellement au souci d'une meilleure gestion des moyens est destiné à assurer les missions de bases des collectivités locales et de permettre un rapprochement entre citoyens et administrations. Avec 12 arrondissements urbains pour plus de 1,2 millions d'habitants, la ville d'Oran est la plus grande commune d'Algérie, de par son étendue géographique. Ces derniers mois, un projet prévoyant un nouveau découpage administratif a été ficelé par les élus de la commune d'Oran, avec à leur tête l'actuel P/APC d'obédience FLN, qui nous a affirmé récemment que “le projet est ficelé et a été soumis en haut lieu”. Ainsi il semble qu'un consensus ait été trouvé pour aller vers la création d'au moins 4 nouveaux secteurs urbains, qui devraient apporter des modifications notable au niveau de toute la zone est d' Oran et la frange marine principalement. Pour l'APC, ce nouveau découpage répond officiellement au souci “d'une meilleure gestion des moyens destinés à assurer les missions de base des collectivités locales et de permettre un rapprochement entre citoyens et administrations”. Ainsi, il sera mis fin à la situation ubuesque de toute la frange marine Est, mettant aux prises la commune de Bir El Djir à celle d'Oran depuis des lustres. Le découpage administratif en vigueur a été fait de manière à partager toute la frange marine, entre les communes d'Oran et de Bir El Djir. Mais ce partage, dont la frontière physique est une avenue menant de Akid Lotfi à Aïn Franine, a fait en sorte que le côté gauche c'est-à-dire toute la bande côtière de plusieurs mètres de large a été rattaché à la ville d'Oran via le secteur urbain de Canastel (haï El Menza), tandis que le côté droit revient à Bir El Djir qui se trouve de ce fait privée d'accès à la mer. Une situation qui va se renforcer en fait avec le projet de diviser en deux le secteur de Canastel : une circonscription englobant Akid Lotfi, et l'autre englobant le douar Belgaïd jusqu'à Aïn Franine côté gauche, alors que la logique aurait voulu qu'Oran “cède cette zone à sa voisine” Bir El Djir. Pour les habitants de Sedikkia, de Akid Lotfi et de douar Belgaïd le casse-tête de l'imbroglio administratif n'est pas près de cesser : “Ils ont utilisé la route pour séparer les quartiers, d'un côté de la chaussée on est à Oran de l'autre à Bir El Djir …Par exemple les habitants de Belgaïd sont officiellement de la commune d'Oran mais pour voter ou pour l'état civil dépendent de Bir El Djir, par contre les commerçants paient leurs impôts à la recette d'Oran”, nous explique un artisan qui en perd la boussole. Ailleurs, cela a donné lieu à des conflits autour de la collecte des déchets ménagers, l'entretien des voieries comme à Es Sedikkia, un quartier également partagé entre les deux communes en question. Les habitants se voient renvoyer, dos à dos, lorsque ces derniers revendiquent un meilleur cadre de vie, ne sachant plus à quelle porte d'APC taper. D'autres citoyens et membres d'associations confient à mots couverts ce que nombre de nos interlocuteurs officiels n'osaient aborder à savoir “de sourdes batailles autour du foncier” : “La frange marine, Oran ne la lâchera pas ! Il y a trop d'enjeux avec les projets touristiques prévus dans toute la zone, il y a des parcelles de terres agricoles déclarées incultivables qui font l'objet depuis quelque temps de transactions. Ce sont des centaines de lots qui vont être dégagés ,sans compter les projets d'hôtels, restaurants et autres qui vont certainement pousser”, nous a-t-on confié. Pour l'heure, rien n'est confirmé officiellement et la tutelle n'a pas encore tranchée sur ce découpage alors que les élections de 2012 sont déjà dans la tête des élus et des états-majors politiques. D. LOUKIL