Comme il fallait s'y attendre, la mouture de l'avant-projet amendant le statut particulier des fonctionnaires appartenant aux corps spécifiques de l'éducation nationale n'a pas été du goût des travailleurs concernés. Les premières contestations du document de la tutelle fusent avant même la fin des consultations. En effet, les premiers syndicats reçus par la tutelle n'ont pas attendu le délai accordé par la tutelle pour faire connaître leurs appréciations. En fait, il n'avait qu'à comparer la copie du département de l'Education nationale à celle contenant leurs propres propositions. Conclusion unanime : les modifications sont en deçà des attentes des corps spécifiques du secteur. Premier à avoir réagi à chaud à sa sortie du siège du MEN, le coordinateur national du Snapest qui “regrette que la copie remise par la tutelle ne reflète pas les propositions faites par leur syndicat”. Et d'ajouter : “Nous aurions aimé que le statut soit beaucoup plus souple à l'instar de celui des autres secteurs tels que la Jeunesse et les Sports ainsi que les Affaires religieuses.” Le syndicat de Meziane Meriane maintient sa position et compte la défendre encore. “Nous restons statiques sur nos anciennes propositions. Nous les avons d'ailleurs défendues lors de notre rencontre avec le staff de l'éducation”, nous dit Meriane. Et de s'étonner que la tutelle ait fixé la date du 20 janvier pour la remise des appréciations. “C'est trop loin alors que nous avons déjà travaillé sur le dossier.” Le Snapest compte “renvoyer la même plateforme de propositions”. Nous citerons principalement le classement catégoriel des PES. Il propose la catégorie 14 au lieu de la 13 “à l'instar des travailleurs des autres secteurs qui n'ont pas une licence d'enseignement supérieur, voire même pas le niveau de terminale”. Le Snapest réclame la catégorie 15 pour les PES principaux, titre accordé aux PES ayant 10 ans d'exercice “tout comme les inspecteurs principaux des impôts”. Pour ce qui est des promotions, l'étude comparative du Snapest montre que le PES ne bénéficie que d'une seule opportunité de promotion alors que dans d'autres secteurs, bien des opportunités sont offertes aux fonctionnaires tous les 5 ans. De son côté, l'Unpef, qui estime que l'avant-projet du MEN nécessite plusieurs correctifs, a émis une série de remarques. La première a trait au corps enseignant “omission totale du corps enseignant de tous les cycles à part l'intégration des PES en tant qu'enseignants principaux après 10 à 15 ans d'exercice, ce qui les exclut aux promotions à des postes administratifs supérieurs”. L'Unpef conteste aussi : la non-intégration des agents de laboratoire dans le secteur, non-reclassement des fonctionnaires des services économiques, suppression du poste de directeur du centre d'orientation et son remplacement par des inspecteurs… Pour ce qui est des adjoints d'éducation, leur commission conteste “l'ignorance totale de nos revendications” notamment le reclassement. “Nous sommes toujours classés à la 7 avec la création de deux grades qui ouvrent droit à une promotion au poste d'inspecteur après… 35 ans de service !” Par conséquent, “l'avant-projet humiliant est rejeté dans le fond et dans la forme par la commission des adjoints à l'éducation. Nous nous en tenons au projet présenté par l'Unpef”, note la commission qui menace de reprendre la contestation. MALIKA BEN