Cette localité, située à 10 km du chef-lieu de wilaya, fait face à plusieurs problèmes liés au développement local. Même si le village d'El-Maouane, dans la commune d'El-Ouricia, n'est qu'à quelques encablures du chef-lieu de la wilaya de Sétif, il n'est pas mieux loti que les autres bourgs et bourgades de la wilaya qui se vantent d'être parmi les grandes wilayas du pays. Entouré de plusieurs localités ayant bénéficié du gaz naturel, El-Maouane, au grand dam de ses habitants, n'est toujours pas doté de cette énergie tant attendue. Il y a quelques mois, des habitants mécontents ont bloqué la route qui relie le chef-lieu de wilaya au nord pour faire entendre leur voix. Une délégation officielle s'est déplacée et a promis aux représentants des habitants que le gaz serait dans leurs foyers dès la fin du mois de décembre en cours ; cependant, rien ne présage que les habitants de cette localité auront le gaz incessamment. “Cela fait plus de deux ans que tous les foyers ont été raccordés au réseau de distribution, cependant le plus important, à savoir la liaison du réseau de transport n'a pas été réalisée. Nous attendons toujours mais nous ne voyons rien venir”, dira un habitant du village. Par ailleurs, le sempiternel problème qu'est l'état déplorable des routes rend le déplacement à l'intérieur du village très difficile, voire impossible. “Personne ne s'inquiète ici de l'état des routes, nous n'avons jamais rencontré un responsable ici, c'est pour cela qu'ils ne s'inquiètent pas. Le jour où ils entendront qu'un haut responsable, un ministre par exemple, rendra visite à El-Maouane, ils vont bitumer un petit tronçon”, renchérit un autre habitant. Dans cette localité, distante d'une dizaine de kilomètres du chef-lieu de wilaya, les trottoirs n'existent pas, la viabilisation est absente et les ordures jonchent le sol ; et parler d'espaces verts et de jardins relève de l'utopie. Un habitant en colère n'a pas mâché ses mots en disant que les responsables sont en train de vider le village de ses habitants. “Aucun programme de logements, tous secteurs confondus, n'a été attribué à ce village, ils n'y pensent même pas. El-Ouricia s'est agrandi sur le dos d'El-Maouane car les responsables proposent à nos enfants de résider là-bas s'ils veulent bénéficier d'un logement.” Et dire qu'El-Maouane était, il y a de cela quelques années, plus grande que le chef-lieu de la commune”, dira un vieux du village. D'autres villageois enfoncent le clou. “Nous n'avons bénéficié de rien avec El-Ouricia. Cette dernière n'a pas rendu service à El-Maouane. Même le barrage érigé dans le cadre des grands transferts d'eau sur nos terres est "contre" nous, car les déflagrations des bombes dans les mines ont nui à nos maisons. Venez constater les fissures. Qui va nous payer les travaux de restauration”, fulminent ces derniers. “Pis, on meurt de soif près du barrage, l'eau ne coule dans nos robinet que pendant une heure, toutes les 48 heures. Pour satisfaire nos besoins, nous recourons aux citernes que nous payons 800 dinars”, conclut un père de famille. Faouzi SENOUSSAOUI