Le vice-président irakien Tarek Al-Hachemi a été interdit de voyager à l'étranger, a-t-on appris hier auprès des services de sécurité, une décision prise dans le cadre d'une crise politique survenue alors que les troupes américaines viennent de quitter le pays. M. Al-Hachemi et le vice-Premier ministre Saleh Moutlak, tous deux sunnites et membres du bloc parlementaire laïque Iraqiya, subissent des pressions grandissantes. Trois des gardes du corps du vice-président ont été arrêtés sur des soupçons d'“activités terroristes”, et le Premier ministre Nouri Al-Maliki a réclamé la tête du vice-Premier ministre qui l'avait traité à la télévision de “dictateur pire que Saddam Hussein”. “Un comité judiciaire formé de cinq membres a décidé d'interdire à Tarek Al-Hachemi et à un certain nombre de ses gardes du corps de voyager à l'étranger, en raison de questions liées au terrorisme”, a déclaré un haut responsable des services de sécurité irakiens. La télévision d'état a aussi annoncé cette interdiction. Le porte-parole des services de sécurité de Bagdad, le général de division Qassim Atta, a précisé que trois des gardes du corps de M. Al-Hachemi avaient été arrêtés dimanche soir, dans le cadre d'une enquête pour “activités terroristes”. Lors de l'arrestation, le vice-président a été sorti de l'avion où il se trouvait avec ces hommes, avant d'être finalement autorisé à se rendre au Kurdistan irakien sur un vol de la compagnie nationale irakienne. Le bureau de M. Al-Hachemi s'est plaint de “harcèlement” hier, évoquant plusieurs incidents dont le fait que sa maison est encerclée par des forces de sécurité depuis plusieurs semaines. Ces événements interviennent alors qu'Iraqiya, second groupe parlementaire derrière l'Alliance nationale, coalition des partis religieux chiites dont fait partie M. Al-Maliki, a suspendu samedi sa participation au Parlement et violemment critiqué la façon dont le Premier ministre monopolise le pouvoir. Dimanche, le chef du gouvernement a demandé au Parlement de retirer sa confiance au vice-Premier ministre Saleh Moutlak. Les députés doivent se pencher sur la question le 3 janvier, selon un responsable du Parlement. R.I./ Agences