Les nombreux problèmes d'ordre professionnel relatifs à l'exercice de la pharmacie d'officine mettent en relief toute une série de difficultés auxquels sont confrontés les pharmaciens. C'est dans ce contexte que l'Association de solidarité des pharmaciens de l'ouest (ASPO) a organisé, dimanche, à Oran, une rencontre avec les directions de l'Anem, de l'Ansej des banques et de la Chambre de commerce et d'industrie de l'Oranais (CCIO). Les difficultés en relation avec l'exercice de la profession ont été soulevées par la présidente de l'ASPO. Selon Mme Maïdi, “l'épineux problème de la location du diplôme de pharmacien à des tiers n'ayant aucune relation avec la profession a pris une ampleur alarmante au point où des chaînes de pharmacies sont créées tous azimuts”. Nous apprenons, par ailleurs, l'instauration de quatre marges bénéficiaires qui viennent pénaliser davantage les pharmaciens d'officine. Il faudrait savoir qu'avant l'application du décret exécutif du 1er février 1998, une seule marge bénéficiaire de 40% était appliquée sur le prix d'achat. “Aujourd'hui, les effets de l'inflation ont fait, en sorte, à ce que les produits pharmaceutiques subissent les effets insidieux du décret en question”, affirment des pharmaciens. Les quelque 2 500 membres de l'ASPO ne se font pas prier pour évoquer d'autres difficultés en relation avec les ruptures des médicaments. Les facteurs de dérégulation du marché du médicament figurent en bonne place au chapelet des griefs des gérants d'officine. Ces derniers relèvent les causes dues en partie à l'absence totale de régulation du marché du médicament par l'Etat. “Les pouvoirs publics ne contrôlent plus le marché du médicament puisqu'il est géré à l'image des autres produits de consommation par le circuit de l'économie du marché alors que le principe intrinsèque de la qualité du médicament est reconnu comme étant un produit vital pour la santé”, indiquent nos interlocuteurs. Les pharmaciens reviennent à la charge en posant crûment le problème des médicaments périmés et ses conséquences sur l'officine. “Nous exigeons la mise en place d'un plan adéquat de gestion des stocks au niveau des officines et lutter contre les ventes concomitantes”, indique-t-on d'autre part. La problématique des ingérences financières est également invoquée par les pharmaciens. Ceux-ci en appellent aux pouvoirs publics pour mettre un terme à la mauvaise gestion de certaines officines qui sont théoriquement en faillite. Les points noirs concernant cette situation sont mis en évidence par les pharmaciens dont les “charges de plus en plus importantes en contrepartie de la médiocrité des bénéfices et des médicaments périmés”, souligne-t-on. “Nous sommes otages des pénalités et autres amendes générées par l'effet pernicieux des rejets des factures présentées aux caisses dans le cadre des transactions du système du tiers payant”, déplore-t-on. À côté de ces extrêmes, le nombre impressionnant d'importateurs et de grossistes répartiteurs, la vente concomitante, l'apparition du phénomène de l'exclusivité, l'insuffisance du budget alloué à l'importation du médicament et de la matière première ainsi que les difficultés bureaucratiques pour la délivrance des autorisations pour l'importation des matières premières entrant dans la fabrication des médicaments sont pointés du doigt par les pharmaciens. Toutefois, les responsables de l'ASPO et la direction de l'emploi s'impliquent dans la formation 200 jeunes pharmaciens dans le cadre du dispositif d'aide à l'insertion professionnelle. L'ASPO qui a vu le jour en octobre 2010, inscrit dans sa démarche trois objectifs principaux qui sont l'information, la formation et le soutien au profit des pharmaciens. K. REGUIEG-ISSAAD