La Société de gestion des participations (SGP) Equipag et les entreprises activant dans le secteur de la mécanique viennent de formaliser une quarantaine de conventions avec Sonatrach et Sonelgaz au titre de la sous-traitance. Ce sont autant de sociétés qui fabriqueront ainsi au profit des deux groupes la pièce de rechange qui, jusque-là, provient de l'étranger. La compagnie pétrolière nationale importe annuellement, en effet, pour un montant de plus de 1,5 milliard de dollars de la pièce détachée liée à ses activités. Ses besoins sont évalués à plus de 500 000 articles/an que la production nationale n'assure qu'à hauteur de 1% seulement. Il a été recensé, également, indique Mohamed Benmeradi, ministre de l'Industrie, une soixantaine de PME en mesure d'intégrer le projet industriel de l'automobile en Algérie. Ces entreprises peuvent faire valoir leurs compétences et leur savoir-faire dans plusieurs filières mais nécessitent, nuance-t-il, une mise à niveau. Dans ce sens, un programme spécifique sera dédié à cette catégorie de PME. Le gouvernement a demandé au ministère de l'Industrie de préparer un dossier qu'il doit remettre en janvier prochain. Toutes les contraintes soulevées par ces entreprises notamment le foncier, les équipements, l'organisation et le management seront pour cela, traitées, avoue Mohamed Benmeradi. Quant au programme national de 20 000 PME qui bénéficieront d'une mise à niveau d'ici à 2014, 1 500 à 2 000 dossiers sont actuellement en cours d'étude au sein du comité technique chargé de cette opération. La problématique de la sous-traitance a été l'une des questions cruciales abordées hier par Zaïm Bensaci, président du Conseil national consultatif (CNC) de la PME. Au cours de l'assemblée générale ordinaire du CNC, M. Bensaci a utilisé un langage franc mais surtout incisif pour dénoncer les anomalies et autres difficultés auxquelles font face les PME et les très petites entreprises (TPE). Mise à niveau : près de 2 000 dossiers à l'étude Il voit en la sous-traitance un domaine indispensable compte tenu de certains paramètres dont l'ouverture du marché, la facture des importations, les besoins de la diversification de l'économie en dehors des hydrocarbures. Ce qui appelle, souligne Zaïm M Bensaci, à “une politique volontariste et résolue en la matière”. Le secteur est, constate-t-il, délaissé, a besoin d'être repensé et demande l'implication des investisseurs. Des centaines d'entreprises peuvent être créées dans les diverses spécialités liées à la sous-traitance. Le président du CNC a évoqué aussi la nécessaire égalité des chances, des droits et de traitement entre les PME publiques et privées qui participent à la croissance du pays. D'où l'utilité d'une charte de partenariat entre les entreprises relevant du secteur public et celles-ci avec les PME privées. Il plaide, en outre, pour la mise en place d'un observatoire de la PME par le biais duquel, la situation de l'entreprise sera suivie régulièrement. Cet organisme servira d'outil qui mesurera les impacts de l'ouverture du marché national, aux entreprises. Promise par la tutelle pour 2011, la création de cette structure a été retardée à cause des problèmes bureaucratiques. Néanmoins, le ministre s'est engagé pour que cet organisme soit créé en 2012. L'autre préoccupation signalée par M. Bensaci a trait au manque de concertation entre pouvoirs publics et patronat, un constat partagé par le ministre de l'Industrie. Pour M. Benmeradi, il n'est pas acceptable que le pays consacre 30% de son PIB à l'investissement alors que la croissance n'a toujours pas atteint les deux chiffres. En principe, le taux devait se situer, affirme-t-il, entre 10 et 15%. “Il faut dire les quatre vérités, les efforts consentis n'ont pas apporté les résultats performants”, relève-t-il. Le premier responsable du département de l'Industrie juge primordiale l'émergence d'un nouveau régime de la croissance tel que suggéré par le président du Cnes, M. Mohamed-Seghir Babès, invité à cette rencontre. “Il est urgent de passer d'une économie de la demande à une économie de l'offre”, reconnaît-il. Une économie dans laquelle évoluera, comme le souhaite Zaïm Bensaci, une entreprise algérienne “moderne, innovante, compétitive et ouverte sur l'environnement national et international”. Badreddine KHRIS