Alors que le conseil national du syndicat d'entreprise de Sonatrach a réuni hier, à Hassi-Messaoud, les différentes sections syndicales établies au sud du pays en présence du secrétaire général de la Fédération des pétroliers et du SG de l'union de wilaya UGTA de Ouargla, les travailleurs de Hassi-R'mel sont entrés dans leur deuxième journée de grève de la faim pour exiger une augmentation de salaire de 50% et demander l'attribution d'une prime de risque. Les grévistes de la faim revendiquent également l'alignement des salaires du corps administratif sur le corps technique et la prise en compte de l'indemnité liée aux conditions de vie et de zone (IZCV) lors de leur mise en retraite. Les protestataires, qui se sont rassemblés encore une fois devant le siège de la direction régionale, ont hissé des banderoles appelant au départ du directeur des ressources humaines de la compagnie. Les travailleurs, qui ont demandé à leurs quatre représentants de ne pas assister à la réunion de Hassi-Messaoud, affichent leur détermination à poursuivre leur mouvement de grève de la faim qu'ils avaient observée déjà le mois de juin dernier. Ils comptent sur leur épuisement et sur la détérioration de leur état de santé pour affecter les activités de l'entreprise. Selon des travailleurs joints par téléphone, trois de leurs collègues grévistes de la faim dont l'état de santé s'est détérioré ont été déjà admis hier matin aux urgences pour recevoir les soins nécessaires. Les grévistes indiquent qu'ils vont maintenir la pression jusqu'à la satisfaction de leurs revendications. “À ceux qui nous reprochent notre attitude, qu'ils viennent à Hassi-R'mel pour s'apercevoir des conditions dans lesquelles exercent les travailleurs.” Pendant ce temps, le conseil national de Sonatrach, élargi aux sections syndicales, a entamé, hier, sa réunion à Hassi-Messaoud pour débattre des problèmes socioprofessionnels des travailleurs et des perspectives de travail. Une réunion à laquelle n'ont pas pris part les syndicalistes de Hassi-R'mel, bien qu'ils fussent destinataires de convocations, comme nous l'a confirmé hier M. Mahieddine, secrétaire général du tout nouveau syndicat d'entreprise, joint par téléphone. “Nous avons réuni les syndicalistes pour discuter de l'ensemble des préoccupations des travailleurs sur la base du plan d'action voté lors de la dernière conférence de notre syndicat”, dira-t-il. Notre interlocuteur précise que le syndicat d'entreprise récemment élu ne ménagera aucun effort pour “améliorer les conditions de vie des travailleurs et de leur famille”. M. Mahieddine affirme qu'il est sensible aux préoccupations des travailleurs exerçant au Sud et affiche son optimisme quant à leur prise en charge. “Nous avons réglé l'épineux problème des IZCV et nous allons nous atteler à étudier l'ensemble des autres points pour tenter de trouver les solutions appropriées”, dira-t-il, avant de préciser que le syndicat d'entreprise est disponible à toute heure pour débattre avec les travailleurs leurs préoccupations. Et d'ajouter : “Nous avons trouvé un écho favorable auprès de la direction générale et il nous appartient de saisir cet avantage pour étudier les problèmes prioritaires dans la sérénité.” M. T.