Le Comite spécial chargé d'étudier la situation sur l'application de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, dit aussi Comité des vingt-quatre, qui a repris mardi ses sessions au siège de l'ONU, a examiné mercredi la question du Sahara occidental, a-t-on appris de source diplomatique à New York. Comité des vingt-quatre, en présence du représentant du Front Polisario, Ahmed Boukhari, a débattu de la situation du Sahara occidental, question qui figure parmi les 16 territoires encore à ce jour non autonomes et pour lesquels l'ONU s'est engagée, par le biais de son Comité spécial, à mettre en œuvre les conditions nécessaires à l'autonomie, a-t-on indiqué de source onusienne. La question de la décolonisation du Sahara occidental figure au programme du Comité depuis 1965 et a déjà fait l'objet de 41 résolutions. Intervenant devant les membres du Comite, Ahmed Boukhari a déclaré que le Maroc poursuit son occupation du Sahara occidental, ce qui constitue “un véritable défi posé aux Nations unies”. “L'occupation coloniale continue du Sahara occidental par le Maroc constituait un défi à la Charte des Nations unies, à l'autorité et à la crédibilité de l'Organisation. Cette occupation constitue un obstacle de premier plan à l'objectif fixé par le Comite spécial visant à éliminer le colonialisme”, a-t-il déclaré. Rappelant qu'aucun pays n'avait jusque-là reconnu la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, il a déploré que le gouvernement de Rabat “sabote” les efforts déployés par l'ONU depuis plusieurs décennies pour parvenir à la décolonisation du Sahara occidental, et procède aussi à une violation des droits de l'homme et au pillage systématique des ressources du territoire. Faisant référence au rapport sur la situation au Sahara occidental, présenté en avril dernier par Ban Ki-moon devant le Conseil de sécurité, il a rappelé que celui-ci a recommandé l'ouverture de négociations directes sans conditions préalables entre le royaume du Maroc et le Front Polisario, sous les auspices des Nations unies, afin de parvenir à une solution politique mutuellement acceptable et qui garantisse au peuple sahraoui le droit à l'autodétermination. Evoquant la proposition marocaine dite plan d'autonomie, Boukhari a estimé que celle-ci vise simplement “à tenter de légitimer l'occupation du pays”, et, selon des analystes politiques, à créer un précèdent pour d'autre forces d'occupation, à court terme. Demandant au Comité spécial de renforcer sa vigilance, le représentant sahraoui a soutenu que le référendum d'autodétermination préconisé par l'ONU restait la seule solution au problème du Sahara occidental et que toute paix, si elle se veut durable, se fondait sur le respect des droits des populations. R. I./Agences