Comparaissant en appel devant le tribunal criminel de la cour de Sidi Bel-Abbès, les dénommés Z. A., K. H. et K. M., âgés respectivement de 39, 41 et 53 ans, ont été de nouveau jugés, mercredi dernier, pour appartenance à un groupe terroriste. Ce deuxième procès fait suite à l'appel introduit par le parquet en réaction au premier verdict, en 2008, les peines prononcées ayant été en deçà des réquisitoires du représentant du ministère public qui avait requis 15 ans de prison ferme à l'encontre des trois mis en cause, alors que les avocats de la défense avaient, de leur côté, plaidé l'acquittement de leurs mandants. Pour rappel, Z. A. a été acquitté, tandis que K. H. et K. M. avaient écopé de trois années de prison avec sursis. Les faits de cette affaire remontent au 3 mars 2008 lorsque K. H. et K. M. ont été appréhendés par les éléments des services de sécurité à la sortie de la ville de Sidi Bel-Abbès à bord d'un taxi collectif. Selon l'arrêt de renvoi, K. H., qui venait de sortir de prison en 2007, après avoir purgé une peine de prison pour une affaire de terrorisme, s'est mis en contact avec deux terroristes, Z. M., dit Handala, et Riadh appartenant à un groupe du GSPC qui activait à travers le territoire des wilayas d'Aïn Defla et Tipasa. Après plusieurs contacts téléphoniques, les deux terroristes proposent à Z. H. d'engager des jeunes désirant rejoindre le maquis et lui remettent un pistolet pour les rackets et l'assassinat d'un officier supérieur de l'ANP. K. M., entrepreneur de son état et qui n'est autre que le cousin de K. H., était très endetté et n'hésitera pas à solliciter l'aide de K. H. Ce dernier lui propose alors d'adhérer à un groupe terroriste et, par téléphone, lui présente ses deux interlocuteurs et lui laisse leur numéro de portable. Après s'être mis d'accord, ils ont pris le départ, le 3 mars 2008, vers la wilaya de Tipasa, à bord d'un taxi collectif loué auparavant par K. H. Il était convenu qu'une fois arrivés sur les lieux, ils seront pris en charge par un autre terroriste qui les conduira au bastion du groupe terroriste. Et là, il lui sera remis l'arme à feu. À la barre, K. M., K. H. et Z. A. ont reconnu les faits qui leur sont reprochés. Le premier a indiqué que les raisons qui l'ont obligé à accepter l'offre de son cousin étaient dues à des problèmes financiers. Quant à K. H., il a accusé Z. A., son co-détenu qui l'avait assisté financièrement après sa sortie de prison. “C'est lui qui est derrière tout cela, monsieur le président. Moi, je ne connaissais pas ce Handala, c'est Z. A. qui me l'a présenté au téléphone pour que je rejoigne le groupe terroriste”, dira-t-il. De son côté, Z. A. a nié les accusations de K. H., mais il reconnaîtra qu'il connaissait bien K. H. depuis 2001 pour l'avoir mêlé dans une affaire de terrorisme et pour laquelle il avait écopé 15 ans de prison, tandis que K. H. était acquitté. Dans son réquisitoire, le représentant du ministère public a de nouveau requis la même peine de 15 ans de prison ferme à l'encontre des trois mis en cause. Les avocats de la défense ont plaidé non coupable en substance et demandé l'acquittement en faveur de leurs mandants. Au terme des délibérations, le tribunal criminel a condamné en appel les trois accusés à la même peine, soit trois ans de prison avec sursis à l'encontre de K. H. et K. M. et l'acquittement pour Z. A. A. BOUSMAHA