Un programme de développement de la sous-traitance en Algérie est en cours de préparation pour le compte du ministère de l'Industrie, de la Petite et Moyenne entreprise et de la Promotion de l'investissement, a indiqué jeudi un expert du programme d'appui aux PME et à la maîtrise des TIC (PME II). “La direction générale de la petite et moyenne entreprise au ministère de l'Industrie a tracé avec le PME II tout un programme de développement de la sous-traitance en Algérie”, a déclaré à l'APS Mohamed Moncef Gharbi, expert principal au programme PME II. Le programme est élaboré sous trois axes : le premier axe, a-t-il précisé, porte sur la mise en place de trois projets-pilotes dont un avec la Société nationale de véhicules industriels (SNVI) pour la fabrication de lames ressorts, de ressorts à boudin, de pièces de décolletage et de pièces en caoutchouc pour l'industrie automobile. “Les études seront lancées en janvier prochain”, a-t-il indiqué. Le second axe de ce programme porte sur l'identification des projets de sous-traitance au niveau de trois composantes, à savoir : la composante mécanique et transformation des métaux, l'électrique et électronique, ainsi que le caoutchouc et plastique, a-t-il ajouté. Le troisième axe du programme a trait, a-t-il poursuivi, à la réalisation de fiches-projets. Des concertations ont été engagées depuis près de huit mois avec les bourses de sous-traitance et les différentes organisations patronales pour finaliser ce programme de développement de la sous-traitance qui s'étalera jusqu'à février 2013, a fait savoir M. Gharbi, faisant remarquer que près de 600 experts nationaux et internationaux contribueront à son élaboration. Selon cet expert, l'Algérie dispose de potentialités importantes à développer dans divers secteurs d'activité. “Il y a de grands donneurs d'ordre en Algérie, notamment des entreprises publiques telles que la Sonatrach, la Sonelgaz ou la SNVI qui a un besoin important et pressant pour le développement de son industrie, particulièrement en matière de pièces de rechange et de pièces consommables, d'où la nécessité de sous-traiter localement”, a-t-il souligné. L'importation de composants et de pièces détachées a connu, selon les statistiques des Douanes algériennes, une croissance importante et continue ces dernières années. En effet, en passant de près de 1,5 milliard dollars en 2005 à près de 5,9 milliards de dollars en 2009, l'importation de composants, de pièces, d'accessoires, de parties de matériels d'outillage a enregistré une croissance moyenne annuelle de près de 42% sur cette période. La compagnie pétrolière nationale importe annuellement, en effet, pour un montant de plus de 1,5 milliard de dollars de la pièce détachée liée à ses activités. Ses besoins sont évalués à plus de 500 000 articles/an que la production nationale n'assure qu'à hauteur de 1% seulement. La fabrication de certains biens et équipements repose sur des technologies peu sophistiquées dont la maîtrise est à la portée des Algériens. II faut souligner qu'à l'exception des rares entreprises nationales qui sous-traitent localement certaines de leurs activités, la majeure partie des groupes industriels confie une partie de leurs plans de charge aux entreprises étrangères, et ce, au détriment du savoir-faire local et de sa valorisation. La SNVI, dans ce cadre, est un modèle à suivre. Cette entreprise fait travailler aujourd'hui, rien que dans le process industriel, plus de 120 sous-traitants. Le montant des achats locaux en produits de la sous-traitance par la SNVI est évalué à 400 millions de dinars. Auparavant la sous-traitance n'était pas développée en Algérie car il n'y avait pas d'offre importante et de donneurs d'ordre conséquents. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Le lancement de nouveaux projets dans le secteur industriel et de l'automobile est une aubaine pour le développement de la sous-traitance en Algérie. Le réseau des sous-traitants nationaux est appelé à se développer davantage avec la mise en œuvre des grands projets de partenariat. Tous ces projets de développement de l'industrie mécanique et particulièrement celle liée aux véhicules industriels appellent une forte capacité d'intégration nationale, notamment sur les activités en amont, de fonderie, de forge et de mécanique. M. R.