Au programme de cette rencontre, qui prendra fin mardi prochain, pas moins de dix représentations théâtrales sont attendues. Le coup d'envoi de la 10e édition des journées nationales théâtrales d'expression amazighe, qu'organise chaque année l'association Amzgun n'Djerdjer d'Aït Bouadou dans la daïra de Ouadhia, a été donné jeudi passé au théâtre régional Kateb-Yacine de Tizi Ouzou. Cet important rendez-vous culturel est organisé cette année en hommage au dramaturge Omar Fetmouche, actuel directeur du Théâtre régional de Béjaïa, qui a beaucoup donné au jeune théâtre d'expression amazighe. Au programme de cette rencontre, qui prendra fin mardi prochain, pas moins de dix représentations théâtrales sont attendues. Le spectacle d'ouverture a été donné par l'association Taourirt Mokrane de Larbâa Nath Irathen, avec une pièce intitulée Tayri d Timest (l'amour et le feu). Celle-ci relate l'histoire d'un royaume dont le peuple fut habitué à marchander en troc, jusqu'au jour où un étranger débarque et ramena beaucoup de réformes et d'évolutions au royaume. Ce dernier prospéra et son peuple commença à idolâtrer le feu. Un jour, le forgeron du royaume dira au peuple qu'il ne devait pas considérer le feu comme leur dieu, car l'être humain pouvait le contrôler. Il fut envoyé en prison, non seulement pour sa désobéissance mais aussi pour l'amour qu'il portait à la fille du roi. Lors du grand rituel du feu, le roi accorda la main de la princesse à l'invité en signe de récompense pour cette richesse apportée au royaume, le feu. La princesse n'accepta cette union qu'une fois le forgeron libéré. Furieux et rongé par la colère et la solitude après sa libération, le forgeron met le feu au royaume et, par miracle, seule la princesse survécut, mais avec le visage brûlé. Le forgeron exhorta la princesse à le tuer, celle-ci refusa d'accomplir le forfait, ce que le forgeron exécuta lui-même en enfonçant le couteau dans son propre corps. Une belle prestation de cette jeune troupe qui mérite bien des encouragements. Rencontré en marge de ce spectacle, Omar Fetmouche nous livre ses impressions : “Ces journées sont vraiment une perfection, car ce n'est pas facile d'organiser une telle rencontre, d'autant plus qu'elle vient de la part d'une association culturelle. L'initiative reste extraordinaire, car elle propose quelque chose de fondamental au théâtre amazigh. C'est avec la permanence qu'on maintient la tradition théâtrale, ce qui va permettre aussi sa pérennité et son ascension.” Et d'ajouter : “Je suis content d'avoir reçu cet hommage à Tizi Ouzou, pour la simple raison qu'il y a une longue tradition qui me lie à cette ville, à sa jeunesse et à sa profession théâtrale. Cet hommage nous responsabilise davantage et nous exige même d'aller vers d'autres défis. J'espère qu'on sera en mesure d'apporter davantage au théâtre d'expression amazighe qui attend beaucoup de la nouvelle génération.” Le président de l'association organisatrice de l'événement, Kessi Hocine, a rappelé quant à lui la portée d'une telle initiative dans la promotion du théâtre amazigh. “Comme il est écrit sur l'une des banderoles accrochées à l'entrée du théâtre ‘Donne-moi du théâtre, je te donnerai une vraie nation'. Il faut toujours encourager le théâtre et l'art dans notre pays. L'année passée, nous avons rendu hommage à une figure très connue du théâtre algérien, en l'occurrence Saïd Sahnoune. Cette année, c'est au tour de Omar Fetmouche, une autre figure du théâtre algérien qui mérite bien notre reconnaissance”, déclare M. Kessi. Kocila TIGHILT