La délégation de la Ligue arabe devait rencontrer hier le chef de la diplomatie syrienne à Damas, où deux attentats suicide sans précédent depuis le début de la révolte en mars ont fait 44 morts vendredi, plusieurs pays s'inquiétant de leur impact sur la mission des observateurs. Selon le ministère de l'Intérieur, 44 personnes ont été tuées et 166 blessées dans ces deux attaques ayant visé la Direction de la sûreté générale, le plus important service de renseignement civil, ainsi qu'un bâtiment de la sécurité militaire. Damas y a vu “la main d'Al-Qaïda” alors que l'opposition a accusé le régime de ces attentats, survenus au lendemain de l'arrivée d'une délégation arabe qui doit préparer la venue d'observateurs, prévue lundi. “Nous allons continuer notre travail”, avait assuré vendredi sur les lieux du drame l'adjoint du secrétaire général de la Ligue arabe, Samir Seïf Al-Yazal, qui dirige la délégation. Il a indiqué que “la mission d'observation partirait pour Damas lundi”, et qu'elle comprendrait “plus de 50 experts arabes dans différents domaines, notamment politique, droits de l'homme, militaire”. Hier, six civils ont été tués en Syrie par les forces du régime, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) qui a demandé à la délégation arabe présente à Damas de se rendre “immédiatement” à Homs (centre), haut-lieu de la contestation. “Les corps de quatre citoyens, arrêtés dans la nuit de vendredi à samedi par les agents de sécurité et les chabbiha (milices du régime) à Kafarlaha, ont été retrouvés dans la matinée dans les rues d'al-Houla, portant des traces de torture”, affirme l'OSDH dans un communiqué. “Un cinquième civil a également été retrouvé grièvement blessé dans la rue au même endroit”. L'OSDH a demandé à la délégation de la Ligue arabe, arrivée jeudi à Damas en vue de préparer la venue d'observateurs, prévue demain, de “se rendre immédiatement à al-Houla pour enregistrer cette nouvelle violation flagrante des droits de l'homme”. Deux civils ont également été tués par les forces de sécurité alors qu'ils assistaient à des funérailles dans la localité de Nawa, dans la province de Deraa (sud), berceau de la contestation contre le régime du président Bachar Al-Assad, selon l'OSDH. Par ailleurs, d'importantes forces militaires “ont pris d'assaut” la localité de Basr Al-Harir et la région d'al-Loujat, dans cette même province, selon l'organisation. “Ces forces militaires sont à la recherche de dizaines de soldats dissidents cachés dans cette région”, précise l'OSDH qui dit craindre que ces déserteurs “connaissent le même sort que ceux qui avaient été massacrés lundi dernier à Jabal Al-Zaouïa après avoir été encerclés près de la localité de Kansafra”, dans la province d'Idleb (nord-ouest). Vingt-quatre civils ont été tués vendredi par les forces de sécurité, selon un dernier bilan de l'OSDH. Onze ont été tués à Homs, deux à Hama (nord), deux à Douma, dans la banlieue de Damas, trois à Deraa (sud) et trois à Idleb. R. I./Agences