Des délégués de l'Interwilayas des archs ont animé, dans la soirée de lundi, un meeting populaire à la placette de la mairie d'El-Kseur, au cours duquel ils ont tenu à rappeler les objectifs et les principes du mouvement citoyen, né au lendemain des évènements tragiques du Printemps noir de Kabylie. Le porte-parole du Comité de la société civile (CSC) d'El-Kseur, M. Ali Gherbi, sera le premier à prendre la parole devant une foule nombreuse pour lancer d'emblée : “Il n'y a pas de crise du mouvement, mais il y a une crise de délégués. Le temps a donné raison au CSC d'El-Kseur qui a eu le mérite de se retirer de la CICB, après avoir constaté que la plupart des délégués ne représentent qu'eux-mêmes.” Pour l'orateur, “c'est le pouvoir en place qui est derrière cette manipulation visant à semer la division au sein de notre mouvement. À défaut de trouver une issue à la crise de Kabylie, ce même pouvoir cherche la reddition. Mais, celui-ci doit comprendre une chose : nous ne reculerons devant rien et nous ne capitulerons jamais, malgré la compromission de certains individus”. Dans la même foulée, Ali Gherbi déplorera : “Certains délégués sont allés jusqu'à remettre en cause le combat mené par des forces démocratiques d'avant avril 2001.” Abordant la question du dialogue qui constitue la pomme de discorde au sein du mouvement des archs, le délégué d'El-Kseur s'interroge : “Comment aller dialoguer avec le pouvoir, alors que des détenus du mouvement sont injustement maintenus en prison et des délégués sont toujours en liberté provisoire ?” Et d'ajouter : “Il ne peut y avoir de dialogue sans la satisfaction réelle de nos revendications.” L'intervenant dénoncera, par ailleurs, les “intrigues” de Saïd Bouteflika, le frère du chef de l'Etat, qui aurait proposé, selon l'orateur, “une somme de 15 millions de centimes pour toute personne qui ferait partie du comité de soutien à la réélection de son frère à la magistrature suprême dans la wilaya de Béjaïa”. Lui succédant, le délégué de Maâtkas, M. Rabah Issadi, n'hésitera pas à tirer à boulets rouges sur “certains délégués de la CADC qui préfèrent s'offrir une carrière politique sur le dos des martyrs du Printemps noir” et à accuser les partisans du dialogue de “vouloir venir au secours d'un candidat-Président, responsable de tous les maux du pays”. Pour Athmane Mazouz, le délégué des Ath Waghlis, “aller dialoguer avec le trio assassin Bouteflika-Ouyahia-Zerhouni est une reddition pure et simple”. Et de conclure : “Tous les gens qui se pressent à aller prendre langue avec ce pouvoir maffieux et assassin ont un fil à la patte.” De son côté, Nacer Zerarga, délégué de Kherrata, accuse ouvertement certains membres de la présidence tournante de la CICB “d'être à la solde du pouvoir”. L'orateur ira jusqu'à citer nommément deux délégués, en l'occurrence Bezza Benmansour et Farès Oudjedi, qu'il qualifie de “relais du pouvoir au sein de la CICB”. Le représentant de Kherrata ajoutera : “L'un de ces deux délégués s'acquitte régulièrement de ses redevances Sonelgaz, ce qui constitue une transgression flagrante d'un des principes du mouvement citoyen.” K. O.