Pour les délégués, le premier magistrat du pays doit reconnaître la légitimité du mouvement. Plusieurs délégués de l'Interwilayas des archs, dont des ex-détenus du mouvement citoyen, ont animé, hier soir, un grand meeting populaire à la place de la mairie de la ville d'El-Kseur qui abrite la célébration du 2e anniversaire de la plate-forme de revendications, élaborée le 11 juin 2001. C'est devant une foule nombreuse que les différents intervenants ont tenu à réaffirmer les positions du mouvement des archs de Kabylie, né au lendemain des évènements tragiques du Printemps noir. Le porte-parole et délégué de la commune d'El-Kseur, Ali Gherbi, était le premier à prendre la parole pour rappeler l'historique du mouvement en s'étalant sur les circonstances dans lesquelles la fameuse plate-forme dite d'El-Kseur fut élaborée au centre culturel Mouloud-Feraoun de la même ville. “La commémoration du 2e anniversaire de notre plate-forme intervient dans un contexte spécial, puisque, d'un côté, le peuple algérien est en deuil suite au séisme qui a frappé le centre du pays et, d'un autre côté, cette date est marquée par une autre victoire des archs, celle de la libération des détenus.” S'agissant de l'offre de dialogue d'Ahmed Ouyahia, le délégué d'El-Kseur considère que “le mouvement citoyen n'a jamais été contre le dialogue mais il y a des préalables que nous posons. C'est vrai qu'il y a une évolution remarquable dans le discours du pouvoir, mais attendons pour voir”. Lui succédant, Belaïd Abrika, fraîchement libéré, dira : “C'est grâce à votre mobilisation et votre détermination que nous sommes aujourd'hui là. Nous avons toujours su déjouer les manœuvres sournoises du pouvoir maffieux et assassin. Nous avons gagné le pari, la preuve est que nous sommes parmi vous.” Revenant sur les derniers évènements ayant marqué l'actualité nationale, notamment les conséquences du séisme du 21 mai dernier, le délégué des Genêts a tenu à rappeler l'accueil désenchantant réservé par les citoyens d'Alger et de Boumerdès aux officiels de l'Etat algérien. “C'est après avoir été acculés par les sinistrés de cette catastrophe naturelle que les tenants du pouvoir se sont souvenus de la crise de Kabylie !” En guise de réponse à l'invitation au dialogue lancée par Ahmed Ouyahia, Belaïd Abrika affirmera : “La reconnaissance publique est officielle par le premier magistrat du pays de la légitimité et de la justesse du mouvement citoyen ainsi que la satisfaction pleine et entière de la plate-forme d'El-Kseur sont les garanties que nous exigeons du pouvoir”. Selon l'orateur, “la Kabylie ne pourra jamais accepter un compromis qui impliquerait la trahison des 123 martyrs du Printemps noir”. K. O.