Ce rongeur, déclaré comme fléau agricole dès l'année 1995, semble avoir subi plusieurs mutations en s'adaptant à tous les milieux alors qu'il est généralement signalé qu'à travers des champs cultivés. En effet, la Mérione de Shaw est connue pour son alimentation sélectionnée, à savoir des fruits et des légumes au printemps et céréales en été. Le reste de l'année et en période de disette, en hiver essentiellement, il se rabat sur des insectes non sans en avoir mis à l'abri des kilos de nourriture arrachés sur des champs agricoles. Seulement, si ce procédé peut trouver explication, ailleurs qu'en milieu steppique, dans ce dernier, il se trouve que cette espèce de rongeur s'adapte à tout régime, à commencer par les espaces de parcours à alfa ou autre qu'elle utilise comme refuge, pour s'éloigner du danger des labours profonds ou encore l'utilisation de produits chimiques. Ainsi, à El-Bayadh où l'activité agricole vient en seconde préoccupation des habitants, ce rongeur tend à se découvrir avec une rare violence faisant des kilomètres pour atterrir dans des champs agricoles pourtant très réduits. Très répandu à travers les localités proches du chott, à savoir les communes de Cheguig, Rogassa et Kef Lahmar, ce rongeur redoutable, qui porte atteinte même à la santé publique, en étant un vecteur de transmission de la leishmaniose, est en phase de constituer un danger permanent même lorsqu'il est en hibernation. Pour sa rapidité de reproduction, à hauteur de 12 petits par portée, ce rongeur est capable de dévorer des hectares de production agricole en un temps record, chose d'ailleurs confirmée par des agriculteurs activant dans la vallée de Houed, à 15 kilomètres à l'ouest du chef-lieu de la wilaya d'El-Bayadh. Et pour cerner la problématique de ce rongeur, une journée thématique portant sur les risques que génère la présence de ce rongeur dans la vie quotidienne des habitants a été organisée la semaine dernière à Djelfa, sous l'égide du Haut-Commissariat au développement de la steppe, un rendez-vous qui avait regroupé des représentants de 23 wilayas steppiques, à savoir les services agricoles, les forestiers, des universitaires ainsi que des experts de l'Institut national de la protection des végétaux. Une alerte a été donnée à tous les intervenants afin de signaler la moindre présence de la mérione, notamment en cette période où malgré le froid glacial, elle essaye de transcender les risques et se déplacer à la recherche de conditions meilleures et pourquoi pas se mettre en proximité avec les habitants ou encore le cheptel. A. M