Les prochaines législatives doivent se tenir avant le 17 mai. Ce qui nous amène à conclure que le corps électoral sera convoqué, soit pour le week-end du 4 et 5 mai, soit pour celui du 11 et 12 du même mois. Le chef de l'Etat a annoncé, au Conseil des ministres du 18 décembre dernier, qu'il convoquerait le corps électoral pour les législatives, juste après la clôture de la session parlementaire de printemps, c'est-à-dire au plus tard le 2 février prochain. Il s'inscrit ainsi dans la légalité des dispositions de la loi organique portant régime électoral, qui stipulent que les élections pour le renouvellement de l'Assemblée populaire nationale interviennent dans les trois mois qui précèdent la date du précédent scrutin de même nature. Les prochaines législatives doivent, de ce fait, se tenir avant le 17 mai. Ce qui nous amène à conclure que le corps électoral sera convoqué, soit pour le week-end du 4 et 5 mai, soit pour celui du 11 et 12 du même mois. À cause de l'adoption, depuis août 2009, du week-end semi-universel, les élections ne seront plus organisées un jeudi comme de coutume, mais un vendredi ou, plus probablement, un samedi. Lors de sa dernière conférence de presse, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a confirmé ce changement, en disant, pour sa part, que le vote se déroulera un vendredi. Au-delà de ce détail, l'originalité des législatives de 2012 est qu'elles interviennent dans un contexte politique particulier, au niveau national et international, qui favorise une certaine ouverture démocratique et l'émergence de partis mis en veille depuis des années à cause du refus des pouvoirs publics d'autoriser leur constitution. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a confirmé, il y a quelques jours, qu'une vingtaine de partis ont soumis des dossiers d'agrément aux services de son département, en vertu des amendements introduits dans la loi électorale. “Une dizaine ou une douzaine d'entre eux ont plus de chance que les autres (d'obtenir leur agrément, ndlr) compte tenu du nombre d'adhérents qu'ils présentent et du nombre de membres fondateurs”, a précisé le membre du gouvernement. Plus de formations politiques en lice pour les élections sous-entend une concurrence plus grande pour se partager les 389 sièges (peut-être plus en fonction de l'évolution du corps électoral) que comporte l'APN. L'on comprend alors l'empressement des partis à occuper le terrain, dans une précampagne quasi officielle. Le RND, par le truchement de la tenue d'une session ordinaire de son conseil national et la conférence de presse de son secrétaire général qui a suivi, a réussi à capter l'attention de l'opinion publique, par le biais des médias nationaux, pendant plusieurs jours. Il a diffusé, à l'occasion, des axes sur lesquels se focalisera sa campagne électorale. Le MSP est parvenu aussi à réaliser un bon coup médiatique, en annonçant son retrait de l'Alliance présidentielle à un moment étudié. Il escompte, de cette manière, s'adjuger un taux appréciable des voix des islamistes, qui représentent un vivier convoité par de nombreuses formations se prévalant de ce courant. En sus des partis ayant déjà une existence légale, tels que le MSP, le mouvement Ennahda et El-Islah, de nouveaux partis, d'essence islamiste, devront obtenir leur agrément dans les prochaines semaines, les habilitant à participer aux élections du printemps 2012. Il s'agit, entre autres, du Front du changement national de Abdelmadjid Menasra, dissident du MSP, ou du Front pour la justice et le développement de Abdallah Djaballah. Le FLN, tiraillé par des luttes intestines, risque d'être le grand perdant des futures élections. Le parti affronte cette échéance dans une ambiance de contestation contre Abdelaziz Belkhadem. Le parti s'occupe davantage de régler sa crise interne que de préparer les législatives, auxquelles il partira, sans doute, en rangs dispersés, réduisant ainsi ses chances d'obtenir un bon score à l'issue de l'opération de vote. Le FFS organisera sa convention nationale sur les échéances électorales, le 11 février. Selon son premier secrétaire, M. Laskri, c'est à ce moment-là que le parti rendra publique sa position par rapport au scrutin. Tout porte à croire, toutefois, que le Front se battra pour gagner des sièges à l'APN, qu'il a boycottés durant la législature qui se termine. Il concurrencera, sur le terrain, le RCD et l'UDR de Amara Benyounès, qui ciblent quasiment le même électorat. Le patron de Ahd 54, Fawzi Rebaïne, a pris son bâton de pèlerin pour prêcher la bonne parole en faveur de sa famille politique. Estimant que “les élections constituent le seul moyen de provoquer le changement”, il a affirmé que les démocrates “n'ont d'autre choix que de veiller à ce qu'elles soient propres et honnêtes”. S H.