Les partis politiques sont sur les starting-blocks, prêts, pour la plupart, à prendre part à la course aux législatives dès lors que le top départ a été sonné par l'arbitre qui vient de donner son aval pour cette “manifestation”, institutionnalisée et entrée dans le standard des fondamentaux constituant l'édifice démocratique. Les intermittents du spectacle se bousculent au portillon comme à chaque échéance, incertains, sinon sûrs de ne glaner aucun siège, mais juste quelques instants de pub personnelle à la télévision et une aide charitable de l'Etat rentier pour mener campagne et faire bombance par la même occasion. La contrepartie sera de servir d'alibi pour le leurre. Déjà que les législatives sont considérées comme les courses les moins courues, pourquoi alors multiplier les lièvres qui n'ont rien donné par le passé et qui ressuscitent comme par enchantement. Une Assemblée bien élue, aussi diverse soit-elle, serait le meilleur contre-pouvoir à tous les dépassements qui viendraient d'El-Mouradia, mais cette mandature laborieuse qui va bientôt être clôturée, et qui aura été la pire que l'on ait connue, ne pousse pas le citoyen à prendre d'assaut les urnes en mai prochain. D'où la hantise de l'abstention qui taraude les hommes politiques qui s'époumonent, pour les uns, à jurer que la transparence ferait demeure, cette fois-ci, pendant que les autres brandissent la menace du boycott, car, estiment-ils toute tentative de construction démocratique à l'ombre du régime en place. Revigorés par les scores de leur famille politique en Tunisie, en Egypte, au Maroc et, sûrement, en Libye, les islamistes de chez nous se frottent déjà les mains, estimant que le contexte leur est favorable. Surtout que leurs adversaires d'hier, les Etats-Unis et l'Europe, semblent désormais admettre que l'islamisme “modéré” est soluble dans la… démocratie. Le Qatar, devenu mentor de ces pays, y est accrédité pour porter la bonne parole, même s'il doit aussi mettre la main à la poche. Quid des démocrates qui attendent que le ciel leur tombe sur la tête pour crier au loup qui aura investi la bergerie… O. A. [email protected]