Au cours de l'émission radiophonique, le leader de l'UDR a également abordé d'autres sujets, dont la problématique des alliances. Après Daho Ould-Kablia, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, et Ahmed Ouyahia, qui porte la double casquette de Premier ministre et de secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), c'est au tour d'Amara Benyounès, président de l'Union pour la démocratie et la République (UDR), de douter de la victoire des islamistes lors des prochaines élections législatives. “Je ne crois pas que les élections prochaines sont déjà faites. Je ne crois pas du tout à la victoire des intégristes”, a-t-il déclaré, hier, sur les ondes de la radio chaîne III. Le chef de l'UDR a, cependant, tenu à préciser qu'“il y a un certain nombre de préalables pour permettre aux démocrates et républicains de gagner ces élections”, en plaidant pour un “vote massif” en mai prochain, afin de garantir “la victoire des démocrates et des patriotes”. “S'il y a un fort taux d'abstention, nous savons ce qui va se passer, à l'image de ce que nous avons vu en Tunisie et au Maroc. L'abstention ne profite qu'aux intégristes”, a encore signalé l'invité de la rédaction de la chaîne III. Par ailleurs, ce dernier a rappelé qu'en 1991, “le FIS avait gagné parce qu'il y avait un fort taux d'abstention”, non sans déplorer que le camp démocrate n'ait pas le même réflexe que celui des islamistes, face au scrutin. Amara Benyounès a en effet observé que “les islamistes ont un corps électoral qui vote” en constatant, dans le même temps, qu'une “campagne d'intoxication” est menée en direction de la population algérienne, pour lui faire croire “que les jeux sont déjà faits et que les intégristes vont gagner les élections”. Se remémorant Boubakr Belkaïd, l'ancien ministre de la Communication et de la Culture, assassiné en septembre 1995, à Alger, par des terroristes islamistes, le responsable de l'UDR a indiqué que “le défunt a toujours dit que les batailles que l'on perd sont celles qu'on n'engage pas”. S'appuyant sur la décennie noire et l'expérience algérienne en matière d'entrisme de la mouvance islamiste dans les institutions de l'Etat, il a rejeté la distinction entre islamistes radicaux et islamistes modérés, parce que convaincu que “les islamistes sont tous de la même veine et veulent une république intégriste et la charia”. M. Benyounès a aussi tenté de minimiser la problématique de la fraude électorale, en notant que “le discours des intégristes a évolué”. “Même si l'on installe des caméras dans chaque bureau, pour ces gens-là (les islamistes, ndlr), ne pas gagner au vote signifie qu'une fraude a eu lieu”, a-t-il ajouté, en faisant carrément abstraction des voix mécontentes, autres qu'islamistes, qui posent toujours le problème de la fraude électorale. Au cours de l'émission radiophonique, le leader de l'UDR a également abordé d'autres sujets, dont la problématique des alliances et le renouveau de la carte politique nationale. Concernant le dossier d'agrément de son parti, celui-ci serait finalisé. D'après M. Benyounès, l'UDR, qui a tenu un congrès constitutif en juillet 2004, attend la promulgation de la nouvelle loi sur les partis politiques et son agrément. “Je ne vois vraiment pas ce qui peut empêcher l'UDR d'avoir son agrément. Je pense que cela va se faire avant la fin janvier”, a-t-il soutenu. Plus loin, il a plaidé pour “le rassemblement” des forces démocratiques et républicaines. L'invité de la chaîne III n'a ni confirmé ni infirmé que l'UDR allait rejoindre l'alliance présidentielle, pensant que pour le moment, “la question est prématurée” et que les priorités sont la préparation du “congrès extraordinaire” de l'UDR et “les prochaines échéances électorales”. Il a néanmoins averti que “si c'est pour reconduire les mêmes, je ne pense pas qu'on va rejoindre l'alliance”. H.A