La grève des lycéens de Constantine entamée depuis dimanche dernier a viré, hier, au drame. Les élèves du lycée Ahmed-Bey, qui voyaient leur mouvement s'essouffler, ont décidé de regagner les bancs de l'école, mais c'était compter sans la détermination de quelques dizaines d'autres du lycée Tarek-Ibn-Ziad qui, eux, étaient d'un tout autre avis. Il était 8h30, lorsque ces derniers ont décidé d'une marche en direction des lycées Zighout-Youcef et Ahmed-Bey. Arrivés au second lycée (Ahmed-Bey) et devant le refus de ses élèves de s'associer à leur marche, le noyau dur du mouvement appellera à forcer le portail de l'établissement. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, l'entrée en fer finira par céder. Le personnel des corps communs qui était, également, en grève, facilitera l'intrusion de dizaines de voyous armés de couteaux et de lames de rasoir qui se sont mêlés aux élèves. Dès lors, les choses dégénèrent. Une bagarre générale s'ensuivit où deux enseignants seront blessés mais légèrement, grâce à l'intervention de leurs élèves qui se sont ardemment défendus. Ce qui a poussé les envahisseurs à prendre la fuite. Il aura fallu plus de 2 heures aux enseignants et au personnel du lycée pour se remettre de leurs émotions et rétablir l'ordre dans l'établissement. “Nous ne pouvons pas rester les bras croisés devant une telle lâcheté”, diront des élèves. D'ailleurs, il a fallu toute la sagesse et la diplomatie du directeur et des enseignants pour convaincre leurs élèves de renoncer à des représailles. Il va sans dire que les évènements d'hier ont choqué plus d'un et le bilan de cette agression aurait pu être plus lourd si ce n'était la solidarité des élèves et des enseignants qui ont fait face. Maintenant la question que d'aucuns se posent est : à qui profite ce mouvement ? D T