Le producteur et réalisateur a précisé qu'après plusieurs sollicitations pour connaître le sort réservé à son scénario sur Ben M'hidi, il apprend que “le texte présenté a disparu”, et que les services du ministère n'ont trouvé aucun dossier concernant le scénario. À quelques mois de la célébration du cinquantenaire de l'Indépendance, rien ou presque n'est préparé pour fêter cette date. Pourtant, les pouvoirs publics avaient annoncé, à grande pompe, une multitude de festivités pour marquer le 50e anniversaire de la République. Contrairement à ce qui se fait, d'ores et déjà du côté de la France, avec la désignation d'un commissaire pour les festivités, aucun calendrier n'est rendu public, aucun espace n'est alloué officiellement pour accueillir les festivités et aucun programme n'est présenté jusqu'à présent. Au début, il était question de publication de livres sur l'histoire, de film retraçant cette épopée, de conférences, de débats, d'émissions…, en somme, le gouvernement a eu l'intention de marquer de son empreinte cette date référence, mais quelques mois avant, rien n'est encore engagé, à moins que les pouvoirs publics veuillent tout bonnement donner un cachet officiel à l'événement sans pour autant associer les Algériens dans ces multiples manifestations promises. Le cas le plus frappant de cette manière de faire vient du réalisateur Bachir Derraïs. Ce dernier avait confectionné le scénario d'un film sur Larbi Ben M'hidi. Le scénario est de l'écrivain Mourad Bourboune. M. Derraïs affirme, qu'après une année de travail avec Mohamed Harbi, comme conseiller et Bourboune, scénariste, il dépose son scénario au niveau de la Commission de lecture du ministère des Moudjahidine en novembre 2010, en soulignant, au passage, que durant la même année, les commissions de lecture du ministère de la Culture et de l'ENTV ont validé le texte. Par ailleurs, M. Derraïs a précisé qu'après plusieurs sollicitations pour connaître le sort réservé à son scénario sur Ben M'hidi, il apprend que “le texte présenté a disparu”, et que les services du ministère n'ont trouvé aucun dossier concernant le scénario. Stupéfait, le réalisateur dénonce, d'abord, le blocage de son scénario au niveau du ministère des Moudjahidine, pour lequel, a-t-il indiqué, “on n'a demandé qu'une simple autorisation”. Ensuite, il se révolte contre l'article 5 de la nouvelle loi sur le cinéma, introduite par le ministère de la Culture l'an dernier. Cette loi stipule, au fait, qu'aucun travail cinématographique sur la Révolution algérienne ne doit être réalisé sans être soumis, au préalable, à une commission de lecture du ministère. Cette loi “bizarre”, ajoute Derraïs, n'est autre qu'un frein pour tout travail sur l'Histoire. M. Derraïs a précisé que le film sur Ben M'hidi n'était pas programmé dans le cadre des festivités commémorant le 50e anniversaire de l'Indépendance nationale. La disparition, pour le moins, mystérieuse du dossier présenté par Derraïs sur Larbi Ben M'hidi “n'est autre qu'un blocage” d'un film sur un héros de la Révolution algérienne dont certaines vérités peuvent… déranger. M M