“Il existe des divergences, mais les négociations se poursuivent”, a déclaré, hier, l'ambassadeur de France en Algérie M. Xavier Driencourt, à propos des accords de 1968 qui font l'objet depuis une année de pourparlers entre Alger et Paris pour la signature d'un quatrième avenant sur la circulation des personnes entre les deux pays. “Le droit européen nous exige d'adapter nos lois sur l'immigration”, a encore expliqué l'ambassadeur au cours d'un petit-déjeuner de presse au siège de sa résidence à Alger. Si pour l'Algérie, il n'est pas question de réviser l'accord de 1968 sur les conditions de circulation, d'emploi et de séjour des Algériens en France pour ne pas perdre certains avantages, Paris souhaite, en revanche, le modifier en fonction de la législation européenne en la matière. “Il y a aussi des avantages à négocier dans le cadre du droit européen”, a estimé Xavier Driencourt. La France entend intégrer dans la nouvelle mouture de l'accord d'autres aspects bilatéraux qu'elle considère comme importants à l'exemple “de la réciprocité en matière d'octroi de visas et l'installation de Français en Algérie”. Concernant la délivrance des visas, l'ambassadeur a indiqué qu'il avait protesté, il y a trois mois, auprès des autorités algériennes contre le fait qu'“un Franco-Algérien à qui le consulat d'Algérie en France avait délivré le visa ait été refoulé de l'aéroport d'Alger parce qu'il était fils de harki”. Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a indiqué récemment dans une déclaration à la Chaîne III que l'objectif de l'Algérie était “d'aboutir à un accord sur la base de l'accord de 1968, plus un certain nombre de dispositions qui sont de nature à faciliter les séjours de la communauté algérienne en France, des conditions dans lesquelles elle vit et qui sont régies non pas par un accord spécifique mais par le droit commun français”. Il faut savoir que l'accord de 1968 donne aux immigrés algériens établis en France certains avantages sur les immigrés des autres pays, notamment l'obtention de la carte de séjour de 10 ans et surtout la régularisation automatique des immigrés clandestins après dix ans de présence sur le territoire français. Lors de sa visite à Alger, en décembre dernier, le ministre français de l'Intérieur, Claude Guéant, avait expliqué que la France ne pouvait pas accorder des avantages aux immigrés algériens en raison de l'évolution des lois sur l'immigration au sein de l'Union européenne et de l'espace Schengen dont elle est membre. Par ailleurs, l'ambassadeur a abordé d'autres dossiers liés à la coopération bilatérale à l'exemple des projets d'investissement français en Algérie (Saint-Gobin, Lafarge, Total et Renault) en espérant que 2012 soit “l'année de la consécration”. Mais Xavier Driencourt a regretté le fait que l'idée d'une création d'un office franco-algérien pour la jeunesse n'ait pas reçu un écho favorable à Alger. Interrogé sur la visite d'Etat annoncée depuis 2009 du président Bouteflika en France, le diplomate a affirmé qu'“il est le bienvenu à la date qu'il choisira”. S T