Rencontré à Marrakech, lors de la seconde rencontre des Napeo du Maghreb, cet entrepreneur algérien, qui a réussi à la Silicon Valley en Californie, livre ici les détails de l'initiative en faveur de la création de start-up innovantes en Algérie au profit de jeunes promoteurs. LIBERTE : Où en est l'intiative Algerian Start-up Initiative ? YACINE RAHMOUNE : On est en phase de construction, c'est-à-dire dans le processus d'identification des investisseurs potentiels. Il s'agit de les former à coacher un porteur de projet de start-up et aussi de connecter Casbah Business angels avec Algerian Start-up Initiative (ASI). Nous visons à créer une plateforme éducationnelle au niveau des universités pour aspirer les jeunes promoteurs de projets de starts-up, les aider à formuler un business plan. Algerian Start-up initiative est le réservoir, le fournisseur de business plan. On veille à ce que les meilleurs business plan alimentent Casbah Business Angel. Ce premier réseau a été lancé par des des entrepreneurs de la Silicon Valley et des entrepreneurs locaux algériens qui sont intéressés à investir leur temps et leur argent dans de nouvelles start-up. Casbah Business angel, CBA, est une plateforme de network où les investisseurs et les jeunes entrepreneurs peuvent se rencontrer, puisse présenter leurs idées. Nous avons un intérêt des investisseurs établis en Algérie et des investisseurs de la Silicon Valley. On espère organiser un premier dîner à la fin du premier trimestre 2012, voire le second trimestre pour réunir jeunes entrepreneurs et les investisseurs du business angel. L'apport des investisseurs est au-delà de l'investissement financier et le parrainage des porteurs de projets. Nous allons lancer un message que le problème ne se limite pas uniquement à l'aspect financier. Il est très important d'aider ces jeunes entrepreneurs à commercialiser leurs produits. L'objectif de CBA est la couverture nationale des business plans. CBA va prendre les meilleurs business plans et accompagner les projets ainsi retenus afin qu'ils deviennent des start-up qui vont avoir du succès et qui vont créer des emplois. Quel est le contenu de Maghreb Start-up Initiative, une initiative lancée au cours de la seconde rencontre des Napeo du Maghreb ? Des américains, des Marocains et des Tunisiens ont vu que le modèle start-up d'ASI est une bonne initiative de part son expérience dans les années 2010-2011. Ils ont voulu s'appuyer sur ce modèle issue de la vision de l'ASI afin de créer MSI ; le sous-secrétaire d'Etat américain, José Fernandez, a mis en évidence le succès d'ASI. Il a dit que c'est le moment de lancer MSI. Algériens, Marocains, Tunisiens vont travailler en partenariat avec l'EFE basé aux Etats-Unis afin de coordonner les efforts, mettre en place Maghreb Start-up Initiative. Le second semestre 2012 va être le lancement en commun de start-up bootcamp, un stage fait avec les universités. Quels sont les résultats en matière de création de start-up en Algérie ? Il convient de rappeler que durant l'exercice 2010-2011, on a créé une plateforme éducationnelle qui a vu la participation d'entrepreneurs de la Silicon Valley. On a organisé une visio-conférence avec les universités. On a organisé une compétition qui a vu la participation de plus de 150 business plan venant d'Algérie et en dehors de l'Algérie qui s'est clôturée par une cérémonie récompensant les trois meilleurs starts-up sous le patronage du président de la République. Ces dernières ont bénéficié de bureaux intelligents au cyberparc de Sidi Abdallah et de logiciels Microsoft. Le grand désarroi est venu d'un grand responsable qui avait promis aux lauréats un chèque de 1 million de DA. Les bénéficiaires ont encaissé seulement 500 000 DA en raison de la non-validité des chèques (chèques en bois). Malgré la relance des jeunes entrepreneurs et des entrepreneurs de la Silicon valley, aucune réponse n'a été fournie. Le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, M. Benhamadi, est intervenu. Il a versé 50% du montant. Deux des trois start-up lauréates attendent le restant de l'argent promis. Le troisième promoteur a abandonné. Il a décidé de chercher du travail dans une autre entreprise. Malgré cela, les initiateurs n'ont pas abandonné. Ils sont à la recherche de nouveaux mécanismes de financement. On a déjà identifié 15 entreprises qui veulent s'impliquer dans le financement et le coaching des jeunes porteurs de projets. Nous avons à faire face à deux défis. Le premier, c'est de trouver un moyen efficace de constituer des réservoirs de jeunes promoteurs à travers une plateforme éducationnelle. Le second, c'est de trouver des mécanismes qui vont financer les porteurs de projets à travers Casbah Businness Angel. Le principe est de connecter les business plan de qualité avec des investisseurs. K. R.