Pour le département d'Etat américain, Napeo constitue une priorité de la Maison-Blanche. Constitution d'un réseau d'investisseurs algériens locaux, nationaux et américains de la Silicon-Valley en Californie pour développer les start-up dans le pays et dans les autres Etats du Maghreb, fonds d'investissement américain pour financer la création de sart-up au Maghreb, programmes de formation à l'entreprenariat élargis au profit des jeunes entrepreneurs, de préparation à l'emploi au profit des jeunes Maghébins, autant d'initiatives annoncées au cours de ce forum qui s'est tenu du 17 au 18 janvier à Marrakech. Une série d'actions qui doit être lancée au cours de l'année 2012. Répondre aux aspirations des jeunes. Tel est le message que tour à tour Mme Allbright et le ministre marocain des Finances, fraîchement installé, ont voulu lancer à l'opinion publique des pays du Maghreb et à leurs gouvernants, à l'ouverture de la seconde rencontre des Napeo du Maghreb. Ces structures Algérie, Maroc, Tunisie, créées sur initiative du département d'Etat américain, suite au discours du président Obama au Caire. Leitmotiv récurrent des responsables qui se sont succédé à la tribune : donner la possibilité aux jeunes de créer leur propre entreprise. Mme Allbright, ex-secrétaire d'Etat américain aux Affaires étrangères et présidente de Napeo (son activité s'étend à tous les Napeo des pays musulmans) est revenue sur le Printemps arabe pour rappeler que sa résonance dans le monde a été amplifiée par les médias. Elle a appelé à l'urgence de responsabiliser les jeunes, de les reconnaître comme des acteurs au sein de la société. Le sous-secrétaire d'Etat américain chargé de l'Economie, de l'Energie et des Affaires, José W. Fernandez, lui, a indiqué que la rencontre a regroupé 600 participants. Elle a enregistré l'intervention de 65 orateurs. Le responsable américain a souligné que Napeo constituait une priorité du président Obama. Pourquoi ? Les Etats Unis veulent booster la création d'emplois, à travers notamment les start-up, une intégration plus grande des économies du Maghreb. Il s'agit de lancer à partir de cette rencontre 30 initiatives. Il s'agit de renforcer les liens entre les entreprises américaines et les entreprises du Maghreb, de développer les liens entre les entreprises du Maghreb. Depuis le lancement de l'initiative en novembre 2010 à Alger, plusieurs actions ont été menées ; d'autres vont suivre au cours des prochaines années. Il s'agit de créer des plates-formes en vue de renforcer la création de start-up, de mobiliser des financements pour ces entreprises. Le sous-secrétaire d'Etat a annoncé la création d'un fonds doté de 4 millions de dollars pour appuyer la création de start-up au Maghreb. L'initiative envisage de mettre l'accent sur la formation, la formation professionnelle en vue de permettre l'accès des jeunes aux opportunités d'emploi et de création d'entreprises. Des programmes de formation seront lancés en ce sens. Le ministre marocain des Finances a appelé à la consolidation de l'intégration maghrébine à encourager l'esprit d'entreprise, à créer de l'emploi pour les jeunes. Le chômage, a-t-il souligné, est l'un des défis de nos pays respectifs. Les Etats-Unis sont censés donner une impulsion à cette intégration, encourager ces échanges entre les pays du Maghreb, le partenariat Etats-Unis -Maghreb, la compétitivité du secteur privé, le partenariat public-privé. Les organisateurs ont annoncé également la constitution prochaine de Napeo Mauritanie. La Libye va sans doute suivre le mouvement. Le principe est retenu que chaque année aura lieu la rencontre des Napeo du Maghreb. La prochaine rencontre aura lieu en Tunisie en 2013. Les participants de manière générale appellent à un renforcement des liens économiques entre les trois pays du Maghreb. Des délégués marocains ont appelé à l'ouverture de la frontière terrestre entre l'Algérie et le Maroc. Malgré cette volonté de politiser l`'évènement, la rencontre n'a pas dérapé. Beaucoup affichent la conviction que l'économique, l'émergence d'une nouvelle génération d'entrepreneurs vont transcender les problèmes politiques et imposer l'intégration économique au Maghreb. “Les six initiatives” Au cours de la rencontre ont été annoncées six principales initiatives : 1 - Maghreb start-up initiative : elle a été annoncée au cours de la rencontre. Elle consiste à promouvoir la création de start-up dans les pays du Maghreb ; 2 - Programme Ibn Khaldoun : échange d'étudiants algériens, tunisiens et marocains issus des universités et écoles des trois pays du Maghreb ; 3 - Salon maghrébin de l'agroalimentaire ; 4 - Comité maghrébin de l'agroalimentaire constitué d'entrepreneurs du secteur des trois pays du Maghreb ; 5- constitution d'un orchestre symphonique américano-maghrébin 6- fonds de 4 millions de dollars pour financer la création de start-up au Maghreb. La participation algérienne Parmi les participants, on peut citer les patrons des entreprises privées algériennes NCA, groupe Benamor, Red Med, SPS, respectivement Slim Othmani, Laïd Benamor, Abdelmadjid Fechkeur, Mehdi Bendimerad, le président du Conseil d'affaires algéro-américain, Smaïl Chikhoune, les fondateurs de l'Algerian start-up initiative Yacine Rahmoun et Krimo Salem. Ces entreprises veulent s'impliquer dans la promotion de l'entreprenariat et la création de start-up en Algérie. Côté officiel, on peut citer Brahiti Ammouri, le DG de la PME au ministère de l'Industrie et Racha Bedjaoui, la directrice du cyberparc de Sidi-Abdallah. La délégation algérienne a été très active participant à différents panels et différents ateliers. Une véritable force de propositions. Elle a contribué à ce que soient retenues les cinq premières initiatives. Programme Ibn Khaldoun Cette initiative retenue a été proposée par le professeur Abdennour Nouiri, vice-président de Napeo Algérie et enseignant à HEC-Alger. Elle consiste à organiser un boot camp, en termes simples un stage sur l'entrepreunariat animé par des experts américains et algériens de la diaspora sur l'entreprenariat au sein de HEC- Alger au cours du mois de juillet 2012 au profit de 20 étudiants, 10 Algériens, 5 Tunisiens et 5 Marocains. Ce programme vise à terme de vastes échanges d'étudiants s'inspirant du programme Erasmus de l'Union européenne. K. R.