Un livre posthume, pour perpétuer le souvenir d'un être cher, arraché subitement aux siens. La seconde partie de l'Âge des certitudes, de Dahbia Abrous, plante son décor dans une Algérie nouvelle, post-indépendante, libre. Dalia, le personnage principal autour duquel est tissée l'intrigue du roman, est au lycée. C'est l'année du baccalauréat. Elle est jeune, fraîche, des idées plein la tête, et surtout une volonté d'aller toujours de l'avant. Après avoir raconté, dans le premier volet son enfance dans une Algérie en guerre (misère d'un peuple sous le joug colonial mais qui n'a pas abdiqué) et indépendante ; dans la seconde partie, c'est une autre Algérie que découvrira le lecteur, à travers le regard innocent d'une jeune fille, qui se frayera un chemin tant bien que mal dans une société qui se reconstruit. Une société en mal d'identité, qui se cherche, qui se [re] découvre. Un pays dans ses premiers balbutiements, dont le peuple goûte enfin à la liberté. Dalia nous mène, chaque jour dans son monde. De découverte en découverte. De surprise en surprise (et elles ne sont pas toujours agréables). Elle est lycéenne, puis étudiante en journalisme. Elle partage ses joies, ses peines, ses angoisses, ses appréhensions… Chaque chapitre est une étape dans la vie de ce personnage, mais également, de la société dans laquelle elle évolue. Chaque fois c'est une nouvelle histoire. Sans fioriture ni descriptif indigeste, Dhabia Abrous raconte, avec simplicité et sincérité, la vie, plutôt le parcours d'une jeune fille, qui se découvre. À travers ce personnage, c'est une partie de la vie de l'auteure qui est couchée sur le papier ; et celle de toutes ces Algériennes, qui comme Dalia, se sont nourries de rêves… “Un style alerte, le verbe sincère, ce roman est tout entier. Il est façonné dans la spontanéité d'une adolescente qui s'ouvre à la vie et découvre l'extérieur”. Outre l'aspect biographique (mais romancé, donc avec une certaine fantaisie), Dahbia Abrous raconte, en arrière-fond, l'Algérie. Au fil des pages, le lecteur découvre les prémices d'un islamisme montant, certains aspects politiques et la désillusion d'une frange de la société, blasée d'une bureaucratie des plus complexes, mais surtout sentant le danger venir (l'avenir l'a démontré une quinzaine d'années plus tard). Elle montre aussi l'aspect “régionalisme” qui y régnait à cette époque… Un tableau d'une Algérie authentique, non fardée. À rappeler que l'Âge des certitudes, est un livre qui n'est pas destiné à la vente, mais pour les nombreux amis de l'auteure, qui l'ont connue et aimée, pour perpétuer sa mémoire. A I