C'est un véritable pavé dans la mare que l'ex-ministre de l'Industrie a jeté hier. Selon lui, les personnes que le ministère de l'Intérieur lui a demandé de retirer de la liste des membres fondateurs de son parti sont, pour certaines, des députés ! Le porte-parole du Front national du changement (FNC, non agréé), M. Abdelmadjid Menasra, a accusé, hier, le FLN d'être derrière les réserves émises par le ministère de l'Intérieur pour l'acceptation du dossier d'agrément de son parti, notamment en ce qui concerne son appellation. Le chef de l'ex-FNC, qui intervenait en marge des travaux du congrès constitutif de la wilaya de Boumerdès organisé à l'hôtel Soummam, s'en est pris avec une rare virulence au parti de M. Belkhadem, sans toutefois le nommer. “Ce parti a monopolisé la vie politique, il a monopolisé l'Etat et les lois et maintenant, il veut monopoliser les noms des partis”, a martelé l'ancien cadre du MSP qui s'étonne de la décision du département de M. Ould Kablia qui lui a demandé, entre autres, la suppression du mot “national” sous prétexte que le nom actuel de son parti, traduit en langue nationale, ressemble à celui du parti FLN. M. Menasra s'est également interrogé sur l'autre décision du ministère de l'Intérieur qui lui a signifié de faire changer certains membres fondateurs de son parti. “Pourtant, parmi les six membres qu'on nous a demandé d'enlever de la liste, figurent des députés. Comment peut-on interdire à une personne de fonder un parti alors qu'elle est membre du Parlement ?” interroge-t-il. L'intervenant, qui juge “illégale” la décision du ministre de l'Intérieur, a précisé toutefois que son parti se pliera à ces décisions pour ne pas hypothéquer son devenir. “Ce n'est pas une décision ou une précision administrative qui consacre la légalité de notre parti car nous puisons notre légalité dans la confiance que nous a donnée le peuple”, a ajouté M. Menasra. Abordant le bilan économique, Menasra a laissé entendre que les réalisations enregistrées sont l'arbre qui cache la forêt. “Les différentes réalisations économiques ne doivent pas faire l'ombre aux maux qui rongent notre société, notamment la corruption qui a atteint des proportions alarmantes dans le pays”, a-t-il souligné. Et d'enchaîner : “L'argent dont dispose l'Etat n'a pas réglé les problèmes des Algériens à cause de la corruption qui gangrène le pays.” M. Menasra a exhorté les citoyens à changer les choses en allant massivement aux urnes. “On ne croit pas au développement s'il n'y a pas de changement”, a-t-il martelé, précisant que son parti dispose d'un projet qui lance les bases d'un véritable changement dans le pays. “Si la même majorité qui est au pouvoir demeure à sa place, alors il n'y aura pas de changement, ni d'espoir”, a-t-il ajouté. L'intervenant invite ses militants et les citoyens à “jeter” cette majorité dans la poubelle qui se trouve dans l'isoloir, à côté de l'urne, a-t-il précisé. Le chef du Front du changement, qui s'est attardé longuement sur les révolutions dans le monde arabe, a annoncé que son parti compte tenir son congrès constitutif les 17 et 18 février à Alger. M. T.