Un sit-in a été observé, dans la matinée d'hier devant le siège de la wilaya de Béjaïa, par les adhérents de l'association Taos et Jean Amrouche d'Ighil Ali. L'action, à laquelle ont pris part des militants politiques, associatifs, des syndicalistes ainsi que les animateurs du café littéraire, a pour objet : le sauvetage de la demeure des Amrouche. En effet, dans une déclaration, distribuée aux passants de la rue de la Liberté, ils ont exigé “la préservation de la maison de Taos et Jean Amrouche, qui est menacée de démolition ; l'arrêt immédiat des travaux de démolition ou d'aménagement par son occupant et enfin le classement immédiat des deux maisons dans le patrimoine culturel national”. Dans sa déclaration de soutien, le café littéraire de Béjaïa a rappelé que “malgré les protestations publiques de l'association et la mobilisation de la population d'Ighil-Ali, les pouvoirs publics continuent à louvoyer tout en se réfugiant dans un silence complice, fermant cyniquement les yeux devant un acte de destruction d'un patrimoine immobilier d'une haute valeur symbolique”. Ce statu quo, affirment les rédacteurs de la déclaration, “a toujours été favorisé par des complicités au sein des institutions de l'Etat”. Une attitude qui s'explique, a-t-on poursuivi, “par la volonté délibérée d'annihiler la culture algérienne authentique en lui substituant une culture festivalière artificielle, médiocre, budgétivore et contre-productive”. L. O