Deux nouveaux soldats américains ont été tués en Irak, alors que les troupes de la coalition poursuivent leur traque des partisans présumés de Saddam Hussein, notamment à Tikrit, fief du dictateur déchu. Cette opération “Cyclone de lierre 2”, engagée dimanche dernier, est une “démonstration de force” destinée à impressionner les habitants de la région et prouver que les troupes américaines sont capables de faire usage de toutes sortes d'armes à leur disposition dans leur traque contre les troupes hostiles en Irak, selon un porte-parole américain. L'armée américaine a indiqué avoir tué six loyalistes de l'ancien régime irakien et arrêté 99 personnes soupçonnées d'activités hostiles à la coalition au cours des dernières 24 heures. Deux soldats américains ont été tués et deux autres blessés dans deux attaques, lundi, au nord de Bagdad, selon un porte-parole militaire américain. Sur le plan politique, les Etats-Unis ont fait part de leur souhait que l'ONU joue un rôle dans leur projet de calendrier accéléré du transfert de la souveraineté aux Irakiens. Le secrétaire d'Etat américain, Colin Powell, a déclaré, lundi, s'être entretenu de cette question avec le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan. “J'ai été en contact avec le secrétaire général Annan ces dernières 24 heures pour discuter du rôle que l'ONU pourrait jouer et lui demander comment il entrevoyait la désignation d'un nouveau représentant pour l'Irak”, a expliqué M. Powell. “Nous voulons que les Nations unies jouent un rôle et cela fait partie de notre plan”, a déclaré M. Powell à la presse à l'issue d'une rencontre avec le ministre allemand des Affaires étrangères, Joschka Fischer. Plus tôt, lundi, M. Annan a indiqué que l'ONU allait étudier “très soigneusement” l'accord entre le Conseil de gouvernement provisoire irakien et la coalition américano-britannique, annoncé samedi à Bagdad, avant de décider si l'organisation pouvait y jouer un rôle. George Bush Nouvelle baisse de popularité La cote de popularité du président américain George W. Bush a chuté de quatre points en moins de deux semaines, à 50%, soit le plus bas niveau depuis son arrivée à la Maison-Blanche, selon un sondage USA Today/CNN/Gallup Poll publié hier. 47% des personnes interrogées désapprouvent l'action de M. Bush, selon ce sondage qui a été réalisé du 14 au 16 novembre. Ces résultats d'enquête représentent le taux le plus bas d'approbation et le taux le plus élevé de désapprobation depuis que George W. Bush a prêté serment en janvier 2001, a souligné USA Today. Une enquête similaire, menée du 3 au 5 novembre, avait produit des taux d'approbation et de désapprobation de respectivement 54% et 43%. La cote de popularité du président américain apparaît en chute libre chez les femmes : en l'espace d'un mois, le nombre de femmes approuvant son action est tombé de 53% à 44%. Chez les hommes, la baisse est de 60% à 56%, selon ce sondage. Attentats d'Istanbul La police turque sur la piste d'islamistes locaux La police turque estime que les auteurs des attentats suicide d'Istanbul, qui ont fait, samedi, 25 morts et près de 300 blessés, sont des militants islamistes locaux liés à des mouvements étrangers, selon la presse d'hier. D'après plusieurs quotidiens, les deux kamikazes qui ont fait exploser une camionnette piégée devant les deux synagogues sont âgés d'une vingtaine d'années. Les camionnettes utilisées auraient été fournies par Azad Ekinci et Feridun Ugurlu, qui seraient partis pour Dubaï environ deux semaines avant les attentats. Les quatre hommes ont reçu une formation paramilitaire dans des camps au Pakistan et étaient membres d'un groupuscule islamiste lié au réseau terroriste Al-Qaïda, affirme le quotidien Hurriyet. Azad Ekinci, qui selon d'autres journaux pourrait compter parmi les kamikazes, aurait combattu au début des années 1990 en Bosnie-Herzégovine, puis en Tchétchénie. La police attend le résultat de tests ADN pour confirmer l'identité des cadavres découverts sur le lieu des attentats. Azad Ekinci a dans le passé déjà été détenu par la police, qui l'accusait d'être membre du groupe extrémiste du Front islamique des combattants du Grand-Orient (IBDA-C), avait annoncé lundi l'agence semi-officielle Anatolie. Un appel anonyme reçu par Anatolie avait revendiqué, samedi, les attaques au nom de l'IBDA-C, mais cette revendication avait été balayée par les autorités turques.