La salle de conférences des Mille et une news du quotidien Algérie News n'a pas attiré, cette fois-ci, grand monde pour un hommage posthume au défunt Abdelhamid Mehri, décédé récemment. Ce sont Me Ali-Yahia Abdenour, Karim Tabbou et Nouissar qui ont animé le débat sur la vie et le parcours militant de l'ancien secrétaire général de l'ex-parti unique, devant une assistance peu nombreuse. Nacer Djabi, annoncé parmi les animateurs, n'était pas de la partie. Les débats sur Mehri, hier, n'étaient pas seulement un moment pour remémorer les différents positionnements politiques du défunt ; celles-ci ont “viré” vers la réaffirmation de certaines positions qu'avait pris Mehri et ses “amis politiques”, lesquels ont trouvé en cette occasion un tremplin pour remettre sur le devant de la scène, par exemple, le Contrat national signé en 1995 par une partie de la classe politique nationale favorable au parti dissous, l'ex-FIS. Pour ainsi dire, Me Ali-Yahia Abdenour, dans son exposé sur le passé militant de Mehri, n'a pas hésité à rappeler que “l'arrêt du processus électoral de 1992 fut un coup d'Etat orchestré par les militaires au pouvoir contre la démocratie”. Ceci dit, mis à part la contribution de Mehri et sa participation, en tant que secrétaire général du FLN, à la réunion de Sant'Egidio, Me Ali-Yahia, qui était aussi l'avocat des responsables de l'ex-FIS, a mis en exergue “la lucidité de Mehri et sa clairvoyance” pour défendre cette option. Par ailleurs, l'orateur a relaté le passé militant de feu Mehri durant le mouvement national et la guerre de Libération. “Je connaissais Mehri depuis un demi-siècle”, a affirmé Ali-Yahia, en soulignant que le défunt “a sacrifié toute sa vie pour l'Algérie”. Une qualité que d'autres invités ont défendue, en outre, tout au long des débats. Ali-Yahia, dans sa narration, s'est plongé dans la crise au sein du comité central pour situer “le rôle prépondérant de Mehri”, après le coup de force de Messali contre Lehoual, ensuite contre Ben Khedda. Me Ali-Yahia précise que Mehri était parmi “ceux qui ont destitué Messali, qui s'est offert une présidence à vie, pour donner une autre assise au mouvement nationaliste”. D'autre part, l'orateur a passé en revue la vie du militant Mehri dans le Comité de coordination et le GPRA, l'école normale de Bouzaréah… À propos du rôle de Mehri durant les évènements d'Octobre 88, Me Ali-Yahia a souligné que Mehri a été “appelé en renfort, alors qu'il était ambassadeur, pour redresser le FLN”. Pour l'avocat, Mehri voulait mettre “un terme à l'inféodation du FLN au pouvoir”. Ce “projet” de Mehri aura provoqué un remue-ménage au sein de l'appareil FLN. C'est ce qu'il lui a valu le “coup d'Etat scientifique” et la désignation de Boualem Benhamouda à la tête du parti. Ali-Yahia a raconté que lors du retour des participants à la réunion de Sant'Egidio, “Mehri a été humilié à l'aéroport par des policiers qui lui ont confisqué son passeport diplomatique”. Karim Tabbou, ancien secrétaire national du FFS, a, pour sa part, traité de la personnalité de Mehri et “sa relation avec les jeunes militants”. Tabbou, qui a précisé au passage qu'il s'exprimait en sa qualité de militant et non pas comme responsable au FFS, est revenu sur les moments qu'il a eu à passer avec Mehri. “Il m'arrivait de l'appeler chez lui pour avoir des explications sur un problème politique”, a-t-il témoigné, en ajoutant “qu'il était toujours à l'écoute” et “surtout perspicace dans ses analyses”. Tabbou a traité, par ailleurs, de la lettre ouverte de Mehri au président Bouteflika et l'initiative prise avec Aït Ahmed et Hamrouche. M. Nouissar, enseignant universitaire et connaissance de Mehri, est revenu sur le parcours militant de Mehri dans son projet de construction du “grand Maghreb et du monde arabe”. M M