Le mouvement de protestation des corps communs et des ouvriers professionnels du secteur de l'éducation nationale va crescendo. En grève depuis le 9 janvier dernier, ces fonctionnaires comptent poursuivre leur débrayage jusqu'au 15 février prochain. Le conseil national de ce corps ne s'arrête pas là et met en place un planning de protestation pour les jours à venir. Outre le maintien de la grève, le conseil appelle à des rassemblements d'une heure (de 10h à 11h) devant les directions de l'éducation des wilayas tous les dimanches et jeudis et à un nouveau sit-in national pacifique devant la direction de la fonction publique le 12 février. Ces actions seront sanctionnées par une rencontre nationale qui aura lieu dans la wilaya de Béjaïa le 14 février. Ce durcissement se veut être un moyen de protestation contre l'attitude de “mépris et d'ignorance” de la tutelle à laquelle la coordination fait endosser la responsabilité du pourrissement de la situation. Le SNTE dénonce, par ailleurs, l'exploitation des élèves pour les travaux de nettoiement de leurs établissements. C'est le cas un peu partout mais surtout, selon le même syndicat, dans la wilaya de Sétif où les collégiennes ont retroussé les manches de leurs blouses et se sont équipées de serpillières, détergents et autres ballets pour redonner un peu de propreté aux lieux. Pis, “le wali de Sétif, qui a ordonné aux APC d'envoyer leurs agents de nettoiement aux établissements scolaires, compte déposer une plainte contre les grévistes pour casser le mouvement de débrayage”, alors que ceci “est contraire aux dispositions de la loi 90-02 relative au règlement des conflits collectifs de travail et à l'exercice du droit de grève et la loi 90-14 portant modalités d'exercice du droit syndical”. La commission de l'Unpef lance une pétition La commission nationale des corps communs, des ouvriers professionnels et des agents de sécurité de l'éducation affiliés à l'Unpef lance, de son côté, “une pétition pour décider d'une grève nationale dont la date sera fixée ultérieurement pour aboutir à la satisfaction des revendications légitimes”. La commission rappellera les revendications de ses corps, à savoir : l'intégration dans le secteur de l'éducation, révision du régime indemnitaire, octroi de nouvelles indemnités… Le recours à une campagne de sensibilisation et la signature d'une pétition pour décider d'une grève est une première. La réussite du débrayage des corps communs et des ouvriers professionnels du SNTE contraint son rival à tâter le terrain avant de se lancer dans un mouvement qui risque de ne pas avoir un large écho. M B