Alors que les responsables du principal dépôt de Naftal de Boumerdès, situé à Bordj Menaïel, ont admis leur incapacité à satisfaire la population en bonbonnes de gaz butane, des citoyens de Tidjellabine et de Boudouaou El-Bahri, la plupart résidant dans des chalets, ont coupé hier matin la RN5 reliant Alger à Constantine et la RN24 reliant Dellys à Alger. Les protestataires, qui ont encore une fois pris en otage des milliers d'automobilistes, ont voulu exprimer à leur manière leur courroux vis-à-vis des autorités locales leur reprochant “d'avoir accepté qu'une partie de leur quota de bonbonnes de gaz soit transférée à la wilaya de Tizi Ouzou”. C'est en tout cas ce que nous ont affirmé des villageois de la localité d'El-MenaIl située sur les hauteurs de Tidjellabine. Si ces reproches sont démentis par des responsables de la wilaya qui affirment que plus de 9 000 bouteilles de gaz ont été distribuées, un responsable du dépôt de Naftal a souligné que sa structure qui recevait plus de 5 000 bouteilles par jour avant les intempéries n'a reçu que 1 470 bouteilles par jour cette dernière semaine. “C'est une quantité minime par rapport à la forte demande exprimée”, précise-t-il. Et d'ajouter : “Le même quota a été distribué hier pour les communes de Legatha, Timezrit, Naciria, Benchoud, Thénia, Souk El-Had et Ammal.” Un autre quota de 420 bouteilles a été acquis par des particuliers au dépôt tandis qu'un autre est destiné aux administrations et aux hôpitaux. Plus de 60 bonbonnes de gaz ont été volées à Naciria et Timezrit par des citoyens, ajoute notre interlocuteur, qui précise que ce sont les moyens de transport des communes qui font défaut. En effet, ce sont des camions appartenant à des privés qui s'approvisionnent directement à partir du centre de production de Sonatrach de Sidi R'zine mais les bouteilles acquises sont détournées pour être distribuées ailleurs à des prix faramineux. À cela s'ajoute l'absence d'un centre de remplissage dans la wilaya et la faible couverture en gaz naturel des localités de la wilaya dont le taux n'atteint que 34%, soit “le plus faible taux au niveau national”. À noter aussi l'existence de plus de 15 000 chalets qui sont devenus ces derniers jours des “frigos géants”, comme le déplorent leurs occupants à Tidjellabine. M. T.