Le chargé de la communication du Rassemblement a indiqué que la décision de présenter un candidat à la présidentielle revenait aux instances du parti. “Il y a peut-être aujourd'hui (pour l'élection de 2004, ndlr) un espace démocratique… Saïd Sadi, sur le parcours politique qui est le sien, est celui qui peut représenter aujourd'hui l'idéal démocratique !”. Telle a été la conclusion de Lounaouci, le chargé de la communication du RCD, lors de son intervention jeudi soir au siège du RCD à Oran et qui a porté sur “les luttes démocratiques en Algérie”. Une chute qui a été perçue comme une annonce de candidature. Mais, au cours du débat qui s'est instauré avec les participants, le chargé de la communication du RCD reviendra quelque peu sur cette allusion, en affirmant : “Il ne s'agit pas d'une annonce officielle, c'est aux instances du parti de décider.” Et d'ajouter plus loin que, pour le scrutin de 2004, le RCD poserait des préalables. Ainsi, l'orateur estime que ces élections ne peuvent être organisées avec Ouyahia et Zerhouni et qu'il faut clarifier les quelque 2 millions de voix flottantes qui ont été sorties la dernière fois. “On voudrait comprendre !”, dira-t-il encore, tout en citant le vote des corps constitués, des émigrés et les bureaux itinérants, le tout représentant près de 3 millions de voix. Toujours au sujet des élections, Lounaouci a fustigé le chef de l'Etat qui impose une conception de l'Etat basée sur le régionalisme et, plus grave encore, le “villagisme, n'hésitant pas, comme à Tamanrasset, à semer la division dans le pays…” Et de conclure : “Cela crée des frustrations, des rancœurs et des haines parmi la population et qui peuvent aboutir à des dérives terribles… Le pouvoir qui fait peser une telle menace sur le pays est un pouvoir criminel. Accepter qu'un régime comme celui-là rempile est aussi criminel !” Lounaouci fera une analyse de l'histoire politique du pays depuis 1962, avec ce choix d'un “parti unique, d'une direction unique et l'étouffement des libertés qui a conduit le pays à l'échec total” et des différentes tentatives de lutter contre cette forme de système. Il abordera ensuite la question du rôle de l'armée dans la sphère politique. Il estime qu'en 1991, l'armée, ayant toujours été un acteur politique, était alors soudée avec un seul objectif : vaincre le terrorisme islamiste. “À force d'avoir été en première ligne, de recevoir des coups de boutoir et alors qu'elle n'a pas eu la chance d'avoir des chefs éclairés et honnêtes, aujourd'hui, l'armée souhaite vraiment, semble-t-il, quitter la scène politique”, affirmera l'intervenant. Au cours du débat, il sera encore question de l'armée, de son rôle depuis 1962. Le patron d'un journal local, La Voix de l'Oranie, est venu faire si l'on peut dire du “rentre-dedans”, en déclarant que le FLN n'avait pas de responsabilité dans l'échec du pays puisqu'en fait, c'est “l'armée qui exerçait le pouvoir” et “c'est l'armée qui est responsable du gâchis”. L'intervenant s'interrogera encore sur les raisons qui “poussent la presse à porter aujourd'hui un Nezzar, un Abdelmoumène…”. “Et pourquoi aujourd'hui les démocrates présentent un Nezzar comme quelqu'un de crédible ?”, s'interrogera-t-il. À la suite de cette intervention, Lounaouci parlera alors de la presse en des termes extrêmement critiques, disant qu'il “s'interrogeait également sur le fait que la presse porte Nezzar”. Le responsable du RCD estimera que la presse était inexpérimentée, qu'elle exagérait parfois en allant un peu trop loin, mais dira-t-il : “Son histoire est jeune, c'est probablement une question de conjoncture, de formation… J'ai souvent fait remarquer aux patrons de presse qui sont mes amis qu'ils pourraient consacrer 1% de l'argent qu'ils gagnent à faire de la formation, car, aujourd'hui, les journalistes font du journalisme militant !” Pour ce qui est des attaques menées contre le chef de l'Etat et de son clan, Lounaouci dédommagera la presse qui n'a, en fait, que réagi au “mépris que lui affiche Bouteflika et les tentatives de la museler avec le harcèlement policier et judiciaire et les suspensions de 7 journaux dont les dettes, en fait, ne représentaient que 26 milliards sur un total de 285 milliards”. F. B.