Riche en sonorité, variée, rythmée… Ce sont quelques qualificatifs pour décrire la troisième soirée de l'édition 2012 du Festival international des arts de l'Ahaggar de Tamanrasset. Trois formations issues d'horizons différents se sont produites sur la grande scène de l'esplanade du 1er Novembre. Des artistes aux aspirations musicales distinctes que l'amour de cet art a réunis au grand bonheur de l'assistance locale. Des noms qui brillent sous des cieux plus cléments, là où le talent est reconnu et valorisé. Mesbah, la star montante voire la coqueluche de la ville de Djanet, dont l'album Tin Hinane est sorti le mois dernier, a inauguré la soirée avec son groupe. Les hommes, portaient le costume des hommes bleus alors que les femmes, avec élégance, étaient vêtues de dentelles et autres soieries, parées de leurs beaux bijoux en argent. Chansons rythmées, voire envoûtantes. Celui qu'on surnomme l'héritier du défunt Othman Bally Mesbah gratte le luth, un instrument qu'il affectionne et qu'il maîtrise surtout. Il chante l'amour et la vie. Sa musique est un concentré de styles et de genres, avec une sonorité targuie très présente. Au fil de son récital, on décèle également la présence d'une touche arabe (Arabie saoudite et Syrie), voire même du Soudan. El-Istikhbar (prélude) est omniprésent. Une manière de mettre, d'exhiber sa puissance vocale. Dans un autre registre, Djéli Moussa Condé emballe les présents. Après un “salam alikoum”, il déploie tout son génie d'artiste. Le griot mandingue chante l'amour et la paix. Une voix suave. Des sonorités colorées venues d'Afrique, des îles… Chaque chanson est une halte musicale, des clins d'œil, musicalement parlant aux grands doyens de la chanson en Afrique : Mory Kanté, Salif Keïta, Touré Kundé. Mais également à ses différents voyages et séjours à travers le monde. À l'écouter, une seule envie, bouger, et se laisser transporter, tant les différents airs ne pouvaient laisser insensible le plus timide. Il manie avec dextérité la kora. Ses doigts courraient le long des fils, avec finesse et virtuosité. Pour son premier concert en Algérie, Djéli a su communiquer musicalement avec les présents. Enfin, la tant attendue formation Royaume Zipompa Pompa arrive. Deux danseuses envahissent la scène. Elles donnent libre cours à leur corps qui se meut. C'est l'extase, la folie, chez le public. L'ambiance monte d'un cran. Cette “dream team” composée des meilleurs artistes congolais évoluant sur des scènes étrangères, est conduite par le rappeur de même origine, Celeo. Le rock soft et le zouk teintent la plupart des chansons, avec des variantes. Les artistes communiquent entre eux via la musique. Les présents n'ont qu'une envie, se laisser aller au gré des rythmes de plus en plus endiablés. La fine pluie qui tombait n'a pas eu raison ni des artistes ni du public. Pour la troisième soirée du Festival international des arts de l'Ahaggar, la ville de Tamanrasset a été sous les feux de la rampe, permettant aux habitants de se défouler d'une part et de découvrir d'autre part. A. I.