Au lendemain de sa décision de boycotter le prochain scrutin dont il dit qu'il est joué d'avance à travers une politique de quotas, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a décidé de mettre résolument le cap sur le congrès, prévu la première quinzaine du mois de mars prochain. Dans les résolutions du conseil national du parti, tenu vendredi et rendues publiques hier, le RCD soutient que le prochain rendez-vous organique fera office de porte-voix pour les Algériens en quête de dignité, en dépit des manipulations et de la politique des quotas qualifiée de “misérable”. “Les militants du RCD activant quotidiennement sur le terrain connaissent le rapport de force effectif dans le pays et ni les manipulations de la télévision ni la misérable politique des quotas ni les corruptions clientélistes ne peuvent contenir l'irrépressible volonté des Algériens à vivre libres et dignes dans leur pays. C'est à cette aspiration que veut faire écho le 4e congrès du RCD”, note le communiqué. Convaincu que le prochain rendez-vous électoral “heurte la conscience morale et les valeurs politiques qui ont porté le combat” du parti, le RCD égrène un chapelet d'indices, annonciateurs d'une fraude, qui accrédite, à ses yeux, la thèse de la politique des quotas : les magistrats affectés aux commissions électorales “provoquent des obstructions délibérées empêchant les élus locaux d'exploiter l'opportunité des révisions périodiques pour remettre de l'ordre dans des fichiers électoraux quelquefois abandonnés depuis des dizaines d'années” ; les inscriptions et les réinscriptions sont dérisoires, confirmant ainsi, selon le RCD, le caractère “fallacieux” des 4 millions de nouveaux inscrits annoncés par le ministère de l'intérieur. Pis, le RCD fait une révélation explosive : des places de candidatures sont vendues en monnaie sonnante et trébuchante. “La volonté de polluer et d'atomiser la scène politique révélée par les lois scélérates votées par l'APN se confirme sur le terrain. De nouveaux partis sont animés par des individus connus pour leur implication dans des détournements et scandales financiers qui auraient dû les mener en prison depuis longtemps. Continuant leurs prédations, ils ouvrent leurs listes à des postulants peu recommandables contre des sommes dépassant, dans certains cas, le milliard de centimes”, révèle le RCD. “Des responsables régionaux de parti se vantent ouvertement des complicités de leurs dirigeants dans la manipulation du vote et vont jusqu'à rassurer leurs candidats en affirmant que l'abstention qui s'annonce sera sans incident sur le quota”, ajoute-t-il encore. Par ailleurs, à propos de la surveillance internationale dont il est l'unique parti à l'avoir demandé, le RCD soutient que les partenaires de l'Algérie savent que “les conditions d'une élection régulière ne sont pas réunies” même si, pour des raisons d'enjeux économiques et autres sécuritaires, ils peuvent envoyer des observateurs “pour créer un précédent dans un pays qui a toujours rejeté la venue d'observateurs autonomes”. Le parti de Saïd Sadi assure qu'il restera fidèle à ses engagements et aux attentes des Algériens. “La période historique actuelle est délicate à plus d'un titre. L'écrasante majorité de nos concitoyens réprimés, humiliés et oubliés se bat avec courage et dignité. Ces Algériens savent que le RCD qui a assumé novembre et la Soummam et structuré le projet démocratique et social qui en découle restera toujours fidèle à ses engagements et à leurs attentes.” Près de 1 200 congressistes sont attendus. K K