Le gouverneur de la Banque d'Algérie a affirmé que les placements de l'Algérie en Europe étaient sécurisés. “Nous sommes, depuis 1996, dans un régime de flottement dirigé, nous ne sommes plus dans le régime du taux fixe”, a indiqué, jeudi, le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, à propos de la gestion du taux de change, précisant que le calcul du taux “se fait en toute transparence” et obéit aux normes retenues à cet effet par le Fonds monétaire international. Mohamed Laksaci s'est longuement étalé, lors de la présentation du rapport sur les tendances monétaires et financières de l'Algérie au 2e semestre 2011, sur la gestion du taux de change du dinar pour lever les équivoques sur la question du taux de change du dinar soulevée dernièrement par les opérateurs et qui a donné lieu à une multitude d'interprétations parfois contradictoires. “Il n'y a pas de tabous”, a-t-il affirmé, rappelant la publication par la Banque d'Algérie d'une note détaillée sur le modèle du calcul du taux de change effectif réel du dinar. “Nous faisons des calculs tous les mois, et qui sont confortés par les experts du FMI. La Banque d'Algérie est très à l'aise en la matière, qu'il s'agit d'outils de calcul du taux de change ou de la conduite au jour le jour de la politique du taux de change. C'est notre responsabilité, c'est notre travail en tant que service public qui travaille pour la collectivité. Le taux de change, est un paramètre macroéconomique par excellence, qui doit servir l'intérêt de l'économie nationale”, a-t-il souligné, expliquant que “le taux de change est plus lié à la compétitivité externe de l'économie qu'aux réserves de changes”. En données mensuelles de fin de période, le dinar algérien, coté 103,4953 DA pour un euro à fin décembre 2010, a atteint un maximum de 105,8325 DA pour un euro en avril 2011 pour se stabiliser du mois de mai au mois d'août 2011 autour de 103,5 dinars pour un euro. à fin décembre 2011, le cours du dinar a atteint 106,5322 DA pour un euro contre 103,4953 DA à fin 2010, correspondant à une dépréciation de 2,9%. La banque, dans sa note de conjoncture, note qu'en termes de moyenne trimestrielle, le cours de change moyen du dinar s'est légèrement apprécié contre le dollar (0,28%) au 4e trimestre 2011 comparativement à la même période de 2010, passant de 74,3199 DA pour un dollar à 74,1142 dinars pour un dollar. Pour la même période, le dinar s'est apprécié en moyenne de 1,34% vis-à-vis de l'euro, cotant 101,1183 DA pour un euro au 4e trimestre de 2011 contre 102,4882 DA pour un euro au 4e trimestre de 2010. “Au total, au cours de l'année 2011, en dépit de la volatilité accrue des cours de change des principales devises, l'intervention de la Banque d'Algérie sur le marché interbancaire des changes a eu pour résultat le maintien du taux de change effectif réel du dinar quasiment à son niveau d'équilibre à moyen terme. En effet, le taux de change effectif réel à fin 2011 est resté proche de son niveau d'équilibre, avec une appréciation moyenne annuelle de 0,25%”, lit-on dans le document. Cette appréciation est la deuxième après celle de 2010 (2,64%) qui a suivi une dépréciation de 1,6% en 2009, année de choc externe de grande ampleur pour l'économie algérienne. Par ailleurs, le différentiel d'inflation entre l'Algérie et ses 15 pays partenaires est passé de 2,05% en décembre 2010 à 1,61% en décembre 2011. L'encours du Fonds de régulation des recettes est évalué 5116,7 milliards de dinars L'encours des réserves de change (or non compris) s'élève à 182,22 milliards de dollars à fin décembre 2011 contre 162,22 milliards de dollars à fin décembre 2010. Les réserves de changes avaient atteint 175,63 milliards dollars à fin juin 2011. La position financière extérieure nette de l'Algérie est ainsi consolidée, d'autant que la dette extérieure totale a baissé à 4,405 milliards de dollars à fin décembre 2011 (5,681 milliards de dollars à fin décembre 2010). En effet, aussi bien la dette à moyen et long terme que celle à court terme ont baissé, à fin 2011, à respectivement 3,263 milliards de dollars (3,903 milliards de dollars en 2010) et 1,142 milliard de dollars (1,778 milliard de dollars à fin 2010). Pour rappel, dans une instruction adressée, en décembre 2010, aux banques et établissements financiers, la direction générale des changes de la Banque d'Algérie avait signalé que la “dette extérieure à court terme enregistre une croissance à un rythme non souhaitable”. Les banques semblent avoir reçu le message cinq sur cinq. Le gouverneur de la Banque d'Algérie a écarté tout risque sur les placements algériens en Europe. “Il n'y a pas de risques”, a-t-il assuré, précisant que “nos actifs sont placés dans les titres souverains des pays les moins risqués”. L'encours du Fonds de régulation des recettes est évalué à 5 116,7 milliards de dinars. Si, sur le plan macroéconomique, les indicateurs sont au vert, la note de conjoncture de la Banque d'Algérie montre également que l'économie algérienne est une économie rentière puisqu'elle repose principalement sur l'exportation d'hydrocarbures. Avec un prix moyen annuel de 112,811 dollars/baril, en progression de 40,75% par rapport au prix moyen de l'année 2010 (80,15 dollars), et une diminution de 4,89% des exportations d'hydrocarbures en volume, les recettes d'exportation d'hydrocarbures ont atteint 71,44 milliards de dollars en 2011, dont 49,55% au titre du 2e semestre. Quant aux exportations hors hydrocarbures, elles ont progressé en 2011 de 25,77%, atteignant un niveau de 1,22 milliard de dollars contre 0,97 milliard de dollars au titre de l'année 2010. “La persistance de la faiblesse structurelle des exportations hors hydrocarbures confirme les faibles diversification et compétitivité externe”, relève la Banque d'Algérie. M R