Bachar Al-Assad n'est pas près de démissionner et estime qu'il bénéficie d'un important soutien en Syrie, en dépit d'un mouvement de contestation réprimé par le régime depuis 11 mois, a indiqué hier un député russe qui a rencontré le président syrien à Damas. “J'ai rencontré Assad et je n'ai pas eu l'impression que c'était un homme près de quitter le pouvoir du jour au lendemain”, a déclaré Alexeï Pouchkov, président de la commission des Affaires étrangères de la chambre basse du Parlement russe (Douma), lors d'une conférence de presse à Moscou. “Il y a un mouvement de contestation, mais il n'est pas suffisant pour faire sentir au président que tout s'effondre sous ses pieds et qu'il est obligé de démissionner”, a ajouté M. Pouchkov, qui s'est rendu en Syrie du 19 au 22 février. Aux yeux du parlementaire russe, M. Assad bénéficie d'un important soutien à Damas. “On peut sentir les tensions, mais on ne sent pas que la ville est au bord de la guerre civile. Malheureusement, il y a des manifestations avec des victimes, mais les magasins sont ouverts et tout le reste est ouvert très tard (...). La vie quotidienne semble normale”, a encore dit M. Pouchkov. Alliée de longue date de la Syrie à laquelle elle fournit des armes, la Russie est le plus fidèle soutien du régime de Damas qui réprime dans le sang le mouvement de contestation sans précédent en Syrie. Début février, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, avait lui aussi rencontré à Damas le président Assad qui lui avait alors promis de “faire cesser les violences d'où qu'elles viennent”. Des centaines de personnes ont depuis été tuées. La Russie, avec son allié chinois, a déjà bloqué deux résolutions de l'ONU proposées par des pays occidentaux pour condamner la répression du régime de Bachar Al-Assad. R. I./Agences