Résumé : Pendant ce temps, à Alger, Hadja Tassadit est réveillée par un bruit. Elle fait le tour des pièces et se rassure. Elle retourne se coucher. Un moment après, elle se lève. Cette fois, elle découvre la porte d'entrée ouverte et voit une ombre se faufiler dans l'escalier. Mais il y a un voleur à l'intérieur... Hadja Tassadit ferme les yeux, pendant deux secondes, voulant se convaincre que c'est un cauchemar. Mais quand elle les ouvre, la peur fait toujours battre son cœur. Eu surtout, elle revoit le visage du voleur. Il s'est mis à l'abri et ne s'est certainement pas imaginé qu'elle allait regarder par la fenêtre. - Non, ce ne peut pas être lui, se dit-elle. Il ne viendrait pas voler sa sœur ! Elle se rappelle que la porte de la chambre de son fils est fermée et elle veut s'assurer qu'il n'a pas eu le temps de les voler. Elle pousse un cri de déception en la trouvant ouverte. Les tiroirs de la commode ont été ouverts. La boîte à bijoux a le cadenas brisé. Elle se penche et la prend. Celle-ci est vide. - Mon Dieu ! Il a tout pris… Au pied de la commode, elle ramasse quelques billets. Ils ont glissé par terre. La vieille n'en revient pas. - Ce n'est pas vrai… Pourquoi garder ses économies à la maison alors qu'il y a des banques ? s'écrie-t-elle. Les économies de mon fils ont été volées alors que j'étais ici pour garder la maison. Qu'est-ce que je vais faire ? Elle pense téléphoner à la police mais elle raccroche. Que va-t-elle leur dire ? Qu'elle croit avoir vu un membre de sa belle-famille ? Elle connaît Saïd et croit qu'il s'agit de lui. Elle l'aurait reconnu entre mille. En pensant à ce qu'il vient de se passer, elle en conclut ne pas faire d'erreur. Un voleur aurait fracassé la serrure de la porte d'entrée. Il aurait eu des difficultés à se débrouiller la clef. Il n'aurait pas su où trouver la boîte à bijoux et les économies. C'est un habitué des lieux. Ça ne peut être que Saïd. Hadja Tassadit se rappelle les recommandations de sa belle-fille lorsqu'elle lui a demandé de ne recevoir personne et même de ne pas répondre au téléphone. S'est-elle doutée de quelque chose ? La belle-mère pense que Nadia ne lui a pas tout dit. - D'ailleurs, pourquoi tout cela s'est-il passé cette nuit durant son absence ? Pourquoi n'a-t-elle pas été volée avant ? Ou… Non, ce n'est pas possible ! murmure-t-elle. Se seraient-ils entendus pour voler mon fils ? Peut-être est-elle en froid avec lui et que ce soi-disant vol est pour le punir ? Pour en avoir le cœur net, elle appelle à Constantine, à l'hôtel où Omar est censé résider. Le réceptionniste lui répond qu'il n'a pas passé la nuit à l'hôtel. Aux yeux de la vieille mère, son fils est parti en mission. Il est victime du plan diabolique de sa femme. Cette belle-fille qu'elle n'a jamais aimée et qui lui a pris l'être cher. Elle ne le lui pardonnera jamais. Et ce coup-là, encore plus. Elle décide d'appeler la police et leur donne l'adresse. Ces derniers doivent arriver d'une minute à l'autre. Elle ne touche à rien. En y réfléchissant, elle se dit avoir pris la bonne décision. Il est un peu plus de cinq heures lorsqu'ils arrivent. L'un des policiers fait son interrogatoire. Elle lui raconte comment elle a été réveillée et comment elle est tombée sur les deux voleurs. - Avez-vous vu leurs visages ? - Je n'ai pas vu celui de la femme, répond-elle. mais celui de l'homme, oui ! Je pourrais même vous le décrire… Pendant ce temps, un autre interroge les voisins. Ces derniers ont été tirés de leur sommeil par cette dernière. - Pourquoi n'êtes-vous pas venus à son secours ? Elle aurait pu mourir. Pourquoi n'êtes-vous pas sortis voir ce qui se passe ? Un homme d'âge mûr hausse les épaules. Le regard baissé, il répond à voix basse : - Je ne pouvais pas savoir ce qui se passait… Si j'avais su que c'étaient des voleurs, peut-être que j'aurais eu le courage de les affronter ? Mais si c'étaient des terroristes ? Qu'est-ce que j'aurais fait ? les interroge-t-il. Je ne peux pas leur tenir tête les mains nues ! - Mais rien ne prouve que c'étaient des terroristes, réplique le policier. Et même s'ils étaient armés ?La vieille Hadja Tassadit lâche un profond soupir qui ne tombe pas dans les oreilles d'un sourd. Elle en sait plus qu'elle n'en a dit… (À suivre) A. K. Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus : [email protected]