IIl s'agit d'un concept ayant pour fondement une alliance volontaire d'entreprises dont l'objectif est de promouvoir les biens et services de l'ensemble de ses membres à l'étranger. L'Algérie continue à se doter de tous les moyens nécessaires pour développer davantage ses exportations en dehors du secteur des hydrocarbures. Notre pays adopte, pour cela, un nouveau mécanisme qui a fait ses preuves dans le monde, à savoir les consortiums d'exportation. Le ministère de l'Industrie, de la PME et de la Promotion des investissements (MIPPI), initiateur du projet en collaboration avec l'Onudi, a choisi les industries agroalimentaires (IAA) pour lancer l'opération. Ce mode opératoire à l'export, pour lequel une enveloppe de 400 millions de dollars est d'ores et déjà dégagée, entame actuellement sa phase de sensibilisation. Un séminaire de lancement a été, à ce propos, organisé hier afin de convaincre un maximum de PME à intégrer ce programme. Il s'agit en fait d'un concept ayant pour fondement une alliance volontaire d'entreprises dont l'objectif est de promouvoir les biens et services de l'ensemble de ses membres à l'étranger. Il a, entre autres, la vocation de faciliter l'exportation de produits à travers des actions communes. Le fait que le département de M. Benmeradi jette son dévolu sur les IAA n'est pas fortuit. “Il faut savoir que cette branche est dominante dans le secteur industriel national pour lequel elle contribue à hauteur de 33% de la valeur ajoutée, soit plus de 197 milliards de dinars. Sa contribution dans le chiffre d'affaires est à environ 45%, soit un montant de plus de 700 milliards de dinars”, expliquera M. Mohamed Benmeradi, le ministre de l'Industrie, dans son allocution d'ouverture. Plus de 22 000 entreprises activent également dans ce créneau qui emploie plus de 145 000 personnes, soit 40% de la population active industrielle. La plupart des grandes entreprises “relèvent de ce secteur et on peut considérer qu'elles détiennent maintenant un savoir-faire commercial et technologique incontestable”, indiquera-t-il. Certaines de ces entreprises sont aujourd'hui, ajoutera-t-il, présentes sur le marché international. Les exportations de biens alimentaires ont évolué, faut-il le souligner, de 13% entre 2010 et 2011. De nombreuses autres sociétés, notamment des PME, possèdent, selon lui, un potentiel qu'il faut valoriser. Le but recherché est de permettre rapidement aux PME/PMI à fort potentiel d'exportation de la filière agroalimentaire d'accéder aux marchés extérieurs. Par ailleurs, le contexte mondial oblige le pays à repenser la logique de fonctionnement et de développement de son industrie afin de “faire face aux défis que nous impose la situation économique internationale”, avertira le ministre. Nécessité de diversifier l'économie loin du pétrole La diversification de l'économie nationale et le développement des exportations hors hydrocarbures demeurent ainsi un objectif prioritaire. Une croissance et une diversification économiques passent impérativement par la mise en place d'un outil industriel performant et la création de PME compétitives. Or, force est de constater qu'en dépit des efforts consentis par l'Etat depuis plus d'une décennie et toutes les facilitations accordées pour encourager les exportations, “le constat reste amer et continue de nous interpeller sur la part des hydrocarbures qui représentent 77% des recettes fiscales et 97% des exportations”, déplore Mohamed Benmeradi. Les exportations hors hydrocarbures (EHH) demeurent toujours très faibles malgré une bonne performance enregistrée en 2011 avec 2,15 milliards de dollars et une progression de 41% par rapport à 2010. Néanmoins, les EHH ne représentent que moins de 3% du volume global des exportations de l'Algérie. “Elles sont très loin des potentialités nationales et des besoins de la nation”, relève le ministre. C'est dire que la promotion des exportations ne peut se résumer seulement à une batterie de mesures d'incitation à caractère commercial ou financier. “À notre sens, les enjeux sont d'abord d'ordre industriel, ce qui inclut la nécessité de mettre à niveau nos entreprises sur le plan technologique et d'améliorer concrètement leur accès aux marchés internationaux”, affirmera-t-il. L'autre raison qui a poussé les pouvoirs publics à créer ces consortiums a trait à la facture alimentaire qui ne cesse d'augmenter d'année en année. Elle a atteint près de 10 milliards de dollars en 2011. Il est à noter que le consortium aide les entreprises à travers un dispositif complet d'appui et de renforcement de leur compétitivité à l'international. C'est, en outre, une plate-forme de mutualisation à même de réduire les frais de promotion dédiés à l'exportation. Grâce à ce mode d'organisation, les PME détiennent un pouvoir de négociation important avec les fournisseurs et acheteurs et s'adjugent une meilleure connaissance des marchés et des risques commerciaux. Par le biais des consortiums, les entreprises pourront affronter les entraves liées à l'export telles que les barrières non tarifaires, les obstacles techniques au commerce et les mesures sanitaires et phytosanitaires. B K