Vainqueur des dernières élections, ce parti rate la majorité au Sénat à cause des APC. Contrairement à ce qui a été écrit ici et là, le parti du FLN n'est pas près d'avoir la majorité au prochain changement des membres du Conseil de la nation, qui aura lieu en principe le 27 décembre 2003. Selon le règlement intérieur du Sénat, la moitié des membres du Conseil des «sages» sera renouvelée après chaque période électorale. Les sénateurs, qui auront passé six ans au Conseil de la nation, sont partants. C'est le cas notamment de Zhor Ounissi qui aura survécu à toutes les turbulences sénatoriales. Pour ce renouvellement, le Conseil devra enregistrer l'arrivée de 48 nouveaux sénateurs, représentant les wilayas du pays, soit un sénateur par wilaya et ce, contrairement à la législature précédente où chaque wilaya avait présenté deux élus. Ce renouvellement touchera aussi les sénateurs désignés, puisque la moitié des membres, soit 24, sera choisie par le Président de la République. Pour le renouvellement du prochain conseil, le RND, qui rassemble 80 membres, gardera la moitié de ses sénateurs, soit 40. Le FLN, qui possède déjà dix sénateurs, verra l'arrivée d'au moins 30 nouveaux sénateurs. Cette proportion est calculée selon la majorité acquise par le parti d'Ali Benflis. Contrairement au RND en 1997, le FLN n'a pas obtenu la majorité dans les APC, ce qui l'amènera à jouer avec les alliances pour décrocher les sièges qui lui reviennent de droit au conseil. Ainsi le FLN sera en parfaite égalité avec son frère ennemi dans le quota des sénateurs avec 40 membres chacun. Ce qui n'est pas le cas pour l'Assemblée nationale, où le parti de Benflis est majoritaire avec 199 sièges. Pour le reste de la composition sénatoriale, le FFS devra néanmoins garder quatre sièges de sénateur. Il renouvellera les deux représentants de Béjaïa et Tizi Ouzou Par ailleurs, on notera l'arrivée du mouvement El-Islah qui fera son entrée au Conseil de la nation avec deux ou trois sièges. Même s'il n'y a pas de conflit politique ouvert entre le FLN et le RND, la présidentielle risque d'accélérer les choses et construire un front ouvert entre les deux partis proches du pouvoir. Le Conseil de la nation cessera alors d'être une chambre d'enregistrement et deviendra un théâtre ouvert au débat contradictoire.