Confronté déjà aux groupes terroristes qui essaiment le nord de son territoire, le gouvernement malien fait face également aux mouvements rebelles des Touareg, dont l'un d'eux, Ançar Dine, assure avoir sous son contrôle tout le nord-est du pays où il entend appliquer la charia. Bamako aura fort à faire pour maintenir la sécurité dans le nord du pays, où outre l'activité des groupes terroristes d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) il y a aussi la rébellion targuie qu'il n'arrive pas à contrôler. Et il semble que la situation a pris des proportions alarmantes, si l'on se fie au contenu du communiqué rendu public hier par le mouvement islamiste armé targui Ançar Dine. Il y affirme que le groupe contrôle le nord-est du Mali. Ançar Dine indique également vouloir libérer au moins 110 prisonniers civils et militaires qu'il détient. “Grâce à Dieu, nous avons sous notre contrôle l'Adrar des Iforas. Nos soldats de Dieu occupent et contrôlent Tinzawaten, Tessalit, Aguelhok, et nous aurons bientôt d'autres victoires”, précise la même source qui ajoute : “Quiconque n'est pas d'accord avec nous doit quitter nos terres.” Soulignant qu'il va “bientôt libérer au moins 110 prisonniers civils et militaires arrêtés dans tout le nord du Mali”, le groupe islamiste targui révèle : “Nous avons appelé nos frères du Haut-Conseil islamique du Mali (HCIM) pour venir chercher les prisonniers. Ils sont en route.” Ceci étant, un haut responsable du HCIM a confirmé avoir reçu un message d'Ançar Dine, qui veut appliquer la charia au Mali par “la lutte armée”. Ce mouvement islamiste a été créé par une figure des rébellions touareg des années 1990 au Mali, Iyad Ag Ghaly, qui combat aujourd'hui auprès d'une nouvelle rébellion targuie, le Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA), contre l'armée malienne. Un responsable de cette faction dans le nord du Mali, qui a déclaré : “Nous avons le même objectif qu'Ançar Dine, lutter contre le gouvernement de Bamako”, a toutefois insisté sur l'absence de convergence de vues entre les deux parties en ajoutant que le MNLA veut “une République, mais aujourd'hui les autres (Ançar Dine) veulent la charia. On n'est pas d'accord et si c'est comme ça, chacun prendra sa route”. Sur le terrain, les autorités maliennes font face depuis le 17 janvier dernier à des attaques du MNLA et d'autres rebelles, dont des hommes lourdement armés rentrés de Libye où ils avaient combattu pour le régime de Mouammar Kadhafi. Le gouvernement malien a accusé Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui a des bases dans le nord du Mali, de combattre avec le MNLA. Le mouvement islamiste Ançar Dine avait appelé la semaine dernière à l'application par “la lutte armée” de la charia au Mali. “à compter de ce jour, nous nous engageons à la lutte armée sans merci pour l'application de la charia, dans un premier temps dans l'Adrar des Iforas”, dans le nord du Mali, affirmait le communiqué, qui ajoutait : “Nous sommes des musulmans du Mali (...) et notre objectif est de convaincre de gré ou de force les autres à appliquer la charia. Nous ne voulons pas une république indépendante à part, mais une république islamique” du Mali. M T