La mouvance islamiste, représentée à Mila par le parti de Djaballah et ceux de la coalition verte MSP, Ennahda et El-Islah, peine à retrouver le nord. Forts de plusieurs milliers de sympathisants, les partis islamistes sont loin de trouver un consensus quant aux cavaliers qui devront les représenter dans la course électorale de mai prochain. Certes, la gravité des tiraillements intestins n'est pas de même niveau chez El-Adala de Djaballah et les autres. Toutefois, toujours est-il que l'absence d'unanimité alors qu'on est à moins d'une semaine de la clôture du délai de dépôt des candidatures est significative à plus d'un titre. Chez les trois partis de la coalition, une lutte larvée mine les rapports des trois formations et commence à gagner la rue. “Une mésentente qui risque de dégénérer en crise si les accords passés entre les directions des partis coalisés viennent à être violés”, avertit un observateur de la scène politique locale. Notre interlocuteur fait allusion à l'intention du MSP d'imposer son candidat, Hachemi Djaâboub en l'occurrence, en violation des dispositions de l'accord de coalition passé avec Ennahda et El-Islah. En effet, selon des recoupements que nous avons vérifiés auprès d'un cadre du parti d'Ennahda à Mila, le parti de Bouguerra Soltani veut driver la liste des coalisés, alors qu'en vertu de l'accord de coalition, la wilaya de Mila est attribuée à Ennahda. “C'est vrai, nos partenaires du MSP souhaiteraient placer Hachemi Djaâboub, ancien ministre du Commerce, à la tête de la liste verte. Cela est contraire à l'accord de coalition. Nous, nous avons manifesté notre opposition à cela et nous ne ferons aucune concession à personne”, nous dira ce cadre du parti d'Ennahda. Et d'ajouter: “Beaucoup de nos militants, notamment les membres du bureau de wilaya, menacent de rallier d'autres formations si notre candidat, Hani Bouchache, est évacué injustement de la tête de liste”. Du côté d'El-Adala de Abdellah Djaballah, les choses sont certes meilleures, mais un brin d'opacité subsiste toujours. À six jours de l'expiration du délai, on ne sait toujours pas qui sera le cavalier d'El-Adala à Mila. Quatre noms sont en lice, trois ingénieurs et un censeur de lycée, mais ils sont tous dans l'expectative. L'un d'eux, Ahmed Bendjadou, ingénieur en halieutique et chargé de communication au bureau du parti à Mila nous dira: “Nous attendons la décision de la direction nationale. Les critères de sélection sont clairs dans notre formation”. Figure de proue dans les milieux islamistes locaux, Ahmed Bendjaddou forme, avec Boudeb Rachid, Hedjira Nasreddine et Boutouatou Zoheir, le peloton de tête d'El-Adala. K B