La mouture finale relative à l'avant-projet d'amendement du statut particulier des travailleurs du secteur de l'éducation nationale a été remise jeudi dernier aux syndicats du secteur. La dernière rencontre dans une longue série de concertations autour de la révision de ce texte a permis aux représentants de la tutelle, de la fonction publique, des finances et des syndicats d'apporter les dernières retouches à la copie qui sera présentée au gouvernement. Il aura fallu pas moins de 13 moutures et autant de réunions tenues sur fond de menaces et de suspicion pour que les différentes parties parviennent enfin à un compromis. Un compromis qui n'est quand même pas en faveur de tous les corps du secteur de l'éducation nationale. N'ayant d'autre choix face à l'intransigeance et la persévérance des syndicats, la tutelle a approuvé la grande majorité des propositions faites par les partenaires sociaux. Il reste cependant des doléances de certains corps, qui n'ont pu être satisfaites, notamment pour les adjoints d'éducation, les corps communs et les enseignants occupant des postes en voie d'extinction ou de disparition. Autrement dit, les partenaires sociaux ont certes réussi à imposer la révision du statut et à apporter leurs amendements, mais la dernière bataille n'est pas encore gagnée. Car le plus important, c'est d'arracher le feu vert de la commission ad hoc pour la mouture finale. Rassurés par l'engagement de la tutelle à défendre le nouveau texte au niveau de la commission, les partenaires sociaux ne crient pas victoire et redoutent la position et la réponse du gouvernement. “La mouture finale compte les principaux points que le ministère doit négocier avec la commission ad hoc, mais le principal et le plus important c'est d'aboutir à leur concrétisation”, note le coordinateur national du Cnapest. Nouar Larbi se dit “optimiste pour ce qui est du cycle secondaire, puisque des propositions de notre syndicat ont été approuvées par la tutelle. Même les représentants de la fonction publique n'ont noté aucune anomalie entre nos propositions et les lois qui régissent la fonction publique”. Il citera entre autres la création d'un nouveau grade, à savoir l'enseignant formateur, qui prendra en charge et l'enseignement et la formation des nouvelles recrues. L'intégration à ce grade est ouverte aux enseignants principaux ayant cumulé 5 années d'exercice et qui réussiront le concours ou aux enseignants principaux ayant 10 ans d'expérience. Même son de cloche du côté du Snapest, qui estime que “ce qui nous intéresse le plus c'est ce qui va être accordé par le gouvernement. Nous sommes encore au stade théorique”. évoquant les propositions d'amendement introduites, Meziane Meriane citera en premier lieu celle de la réouverture de l'agrégation pour les enseignants du secondaire : “Le poste de professeur agrégé a été supprimé et il faut le réactualiser.” Le responsable du Snapest ne manquera pas de lancer un message en direction de la tutelle : “Notre souhait est que le ministère respecte ses engagements pour que les examens se déroulent dans de bonnes conditions.” Même menace du côté du secrétaire national du SNTE. “Le bon déroulement des épreuves de fin d'année passe par l'approbation des revendications formulées, notamment pour les adjoints d'éducation et les enseignants occupant des postes en voie de disparition”, avertit Aït Hamouda. Et de dénoncer le fait que des enseignants en poste depuis plus de 20 ans soient lésés et classés à la catégorie 10, alors que de nouvelles recrues sont classées à la 11.Il faut savoir à ce propos que 23 000 enseignants ayant rejoint le secteur depuis plus d'une vingtaine d'années sont considérés comme étant de simples fonctionnaires occupant un poste en voie d'extinction, car n'ayant pas une licence de l'enseignement supérieur. Que fait-on de leur longue expérience ? M B