La récente démission de Belaïd Lacarne de son poste de conseiller auprès du président de la FAF, chargé de la formation et du développement au niveau de l'arbitrage, a fait finalement éclater au grand jour la guerre en sourdine de prérogatives entre l'intéressé et le président de la commission centrale de l'arbitrage, M. Chaâbane. Ce dernier, jaloux de son poste de responsabilité, n'a pas aimé que Lacarne organise comme bon lui semble des séminaires pour les arbitres sans passer par la CCA. Chaâbane s'est plaint auprès de M. Raouraoua à ce sujet, mais il aura fallu que le premier responsable de la CCA boycotte une réunion du bureau fédéral avec en toile de fond cette menace à peine voilée de démission du BF pour que le président de la fédération daigne trancher la question. M. Raouraoua, déjà suffisamment gêné par les nombreuses démissions qui ont déjà eu lieu au sein du BF, a préféré prendre position pour Chaâbane et sacrifier, du coup, Lacarne. C'est ainsi que Raouraoua a été obligé de demander à son conseiller de ne pas s'immiscer dans le travail de la CCA au risque “d'indisposer” le numéro un de l'arbitrage. Cependant, vexé par ce genre de remarques qui ont été perçues comme une forme de désaveu, Lacarne décide de démissionner, surtout qu'il a fini par comprendre que Raouraoua n'hésitera pas à trancher en faveur du “poids” d'un membre du bureau fédéral au détriment de la compétence technique et de l'expérience dans le domaine de l'arbitrage. Inconnu dans le monde du sifflet, Chaâbane a été parachuté à la tête de la CCA pour des considérations autres que techniques. La logique aurait voulu que Lacarne passe bien avant Chaâbane. Mais, visiblement, Raouraoua a des raisons… L'on se rappelle à ce titre que le président de la FAF, qui envisageait de créer une Direction technique nationale de l'arbitrage, à l'image de ce qui se fait en France, a fini par déchanter sous la pression de Chaâbane. Ce dernier redoutait que la DTNA ne fasse de l'ombre à la CCA, surtout que cette structure allait même s'occuper de la très sensible question de la désignation des arbitres pour les compétitions nationales. Reste à savoir maintenant si le bureau fédéral a prévu de remplacer Lacarne, car il est évident que ce dernier laisse un grand vide en matière de formation et de recyclage des arbitres. Les compétences au sein de la CCA se comptent sur les doigts d'une seule main, et ce n'est certainement pas de cette façon que la FAF parviendra à relever le niveau de nos referees, déjà suffisamment humiliés par le camouflet de Tunis. À ce propos, on apprend que M. Rachid Medjiba est pressenti pour succéder à Lacarne. La grogne des inspecteurs Sur un autre registre, on apprend également que la désignation des inspecteurs pour surveiller les arbitres par la CCA n'est pas sans créer une certaine grogne. En effet, certains de ces inspecteurs se plaignent de favoritisme et accusent les dirigeants de la CCA de designer toujours les mêmes, sachant que les inspecteurs sont rémunérés pour ce travail. Comme quoi, c'est partout une question d'intérêts. S. B.