L'ancien arbitre international et ex-président de la défunte commission centrale de l'arbitrage, Belaïd Lacarne, actuellement expert international auprès de la CAF et de la FIFA, nous a confié, hier, que la problématique de l'arbitrage en Algérie se pose en termes de “culture arbitrale” et de moyens de développement. “À chaque fin de saison, nous assistons à une montée au créneau des responsables de club pour des raisons souvent peu évidentes. Le problème est que chez nous il n'existe pas encore une certaine culture arbitrale qui consiste à respecter les décisions des arbitres, seuls juge sur le terrain, et comprendre finalement que l'arbitre est un être humain qui peut aussi se tromper. Or, accepter l'autorité de l'arbitre, c'est accepter aussi ses erreurs d'arbitrage”, souligne-t-il. Et d'ajouter : “L'arbitre fait partie du jeu, mais pas un adversaire.” Pour Lacarne, “il est nécessaire aussi d'opter pour une professionnalisation progressive de ce secteur névralgique dans le football en le dotant de moyens conséquents de développement. Autant il faut investir dans la formation des jeunes talents, autant il faut prendre en charge les besoins de l'arbitrage. En Algérie, nous avons beaucoup de jeunes arbitres qui n'ont pas l'expérience des matches de la DI avec tous ses enjeux capitaux, notamment, en fin de parcours. Alors, il faut les assister d'une manière permanente à travers l'organisation de séminaires, de stages, afin d'élever leur niveau. L'arbitre a besoin de se remettre en cause et cela ne peut venir qu'à la suite des évaluations périodiques”. Lacarne conclut que “les structures dirigeantes de l'arbitrage doivent être aussi à la hauteur d'un plan de développement conséquent dans ce domaine qui prendrait en compte les points de vue des différentes compétences que recèle l'Algérie en matière d'arbitrage”. S. B.